Marché des céréales : Chine, des importations d’orges aux origines de plus en plus variées

En Chine, la production d’orge n’est pas Intéressante pour les agriculteurs car, à la différence d’autres cultures comme le blé ou le maïs, il n’y a aucun système de soutien à la production. Le pays s’alimente alors majoritairement sur le marché mondial avec des orges ayant un bon rapport qualité/prix.

Trois exportateurs se partagent l’essentiel du marché chinois

Jusqu’au milieu des années 2010, la Chine importait exclusivement de l’orge pour la malterie et la brasserie. Depuis quelques années, le pays importe également de l’orge fourragère, en quantité très variable d’une campagne à l’autre.

Aujourd’hui, les importations d’orge brassicole représentent des quantités relativement stables, de l’ordre de 3 Mt par campagne. En 2019/20, la Chine a importé 5,3 Mt d’orges, dont 2,7 Mt d’orge brassicole.

Ces volumes proviennent de trois principales origines : l’Australie (n°1 en 2019/2020 avec 1,7 Mt), le Canada et la France (1,3 Mt chacun). Grâce au travail de tous les acteurs de la filière, la France a su trouver une place depuis le début de la décennie. Un tiers des orges d’origine française importées sont brassicoles, le reste est destiné à l’alimentation du bétail.

L’Argentine est apparue il y a quelques années comme fournisseur d’orge brassicole, mais avec des quantités très faibles. L’Ukraine intervient également de plus en plus sur le marché chinois mais uniquement pour l’alimentation animale, la qualité ne permettant pas de répondre aux besoins des malteurs.

Figure 1 : Importation d'orge en chine depuis 10 ans

(source : douanes chinoises, FEC)

La France détrônera-t-elle l’Australie en 2020/21 ?

Pour 2020-2021, la Chine prévoit des importations d’orge globalement plus élevées que les années précédentes, dont 2,7 Mt d’orge brassicole. L’achat d’orge fourragère dépendra surtout de sa compétitivité avec le maïs. Selon les douanes chinoises, à fin juillet 2020, 411 kt ont été déchargées sur le territoire (contre 304 kt en juillet 2019).

Les différends entre la Chine et l’Australie (anti-dumping) offrent à la France l’opportunité d’être davantage présente sur le marché. Si la compétitivité de l’orge fourragère française par rapport au maïs chinois se maintient, l’intérêt de l’origine française sera d’autant plus important.

La France pourrait donc devenir le premier fournisseur d’orges en Chine pour cette campagne 2020/21. La part de marché française dépendra surtout du disponible exportable, de l’alimentation des différents marchés et du maintien des cours de l’orge fourragère. Mais quelles que soient les quantités exportées, il importera pour la filière française de continuer à considérer la Chine comme un véritable client, avec ses besoins propres en qualité et en quantité, et non comme la variable d’ajustement du marché français et européen.

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