Vigilance vis-à-vis des pucerons et cicadelles

Les températures élevées de ce mois d’octobre sont particulièrement favorables aux pucerons et cicadelles qui redoublent d’activité. Ceci n’est pas sans risque de dommage important pour les céréales à paille compte tenu des maladies virales transmises par ces insectes. Le point sur la surveillance et le bon positionnement des traitements insecticides.

Ces derniers jours, les conditions climatiques ont favorisé l’arrivée dans les parcelles de céréales de pucerons et de cicadelles. Leur présence risque fort de se poursuivre au regard des prévisions météo pour les jours à venir.

Une activité accrue par temps doux et ensoleillé

Une fois ces vecteurs de virus introduits dans la parcelle, l’importance de leurs dégâts dépend encore fortement du climat. Ces insectes ne régulent pas leur température corporelle, la température a donc des effets directs sur leur biologie et leur comportement.

Des températures élevées favorisent la reproduction par parthénogénèse des pucerons : l’augmentation du nombre de générations entraîne l’extension des foyers d’infection. Quant aux cicadelles, leurs déplacements dans la parcelle, accrus par beau temps, augmentent le taux de plantes visitées et potentiellement infectées. Il en résultera une nuisibilité sur de larges surfaces.

Dans ces conditions particulières, une forte vigilance est nécessaire pour protéger les cultures contre les pucerons, qui transmettent le virus de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO), et contre la cicadelle Psammotettix alienus, responsable de la maladie des pieds chétifs. Les solutions insecticides disponibles requièrent un positionnement précis pour une efficacité maximale (tableau 1).

Des insecticides qui agissent par contact

Vis-à-vis des pucerons, il est recommandé d’appliquer le traitement quand 10 % des plantes abritent au moins un puceron ou quand les pucerons sont présents sur les plantes depuis plus de 10 jours. Le traitement insecticide, à base de pyréthrinoïdes, présente une forte efficacité quand il est correctement positionné. Il agit par contact et n’a pas d’action préventive, il faut donc d’intervenir quand les pucerons sont présents sur les plantes. Les nouvelles feuilles, sorties après le traitement, ne sont pas protégées : il conviendra donc, dans les conditions de cet automne, de rester particulièrement vigilant pour surveiller les nouvelles infestations et recourir si besoin à une deuxième intervention.

Les variétés d’orges tolérantes à la JNO n’ont pas besoin de traitement contre les pucerons

Sur orge, ces recommandations concernent les variétés sensibles dépourvues du gène de tolérance à la JNO. En situation de forte exposition aux pucerons, la perte de rendement d’une orge tolérante n’est pas nulle, mais elle est très nettement réduite par rapport à celle observée sur les variétés sensibles.

Sur 12 essais ARVALIS soumis à une forte pression de pucerons sur des semis très précoces, la perte moyenne enregistrée pour la variété tolérante Amistar est de 5 q/ha vs 40 q/ha pour la variété sensible Etincel.

Les cicadelles sont très mobiles : renouveler les observations

Vis-à-vis de la cicadelle Psammotettix alienus, l’application d’un traitement insecticide est recommandée dès l’observation d’une trentaine de captures hebdomadaires sur piège (ou d’une vingtaine de captures entre deux relevés dans le cas d’un suivi bi-hebdomadaire). Pour rappel, cette espèce est en partie reconnaissable par sa couleur générale beige et la présence de bandes blanches étroites et de bandes beiges larges sur le thorax.

En l’absence de piège, il s’agira de parcourir la parcelle à différents endroits en période ensoleillée, la plus chaude de la journée : l’intervention est conseillée si une forte activité est observée sur 5 endroits de la parcelle, en faisant sauter devant soi au moins 5 cicadelles pour chaque endroit. Cette opération de quelques minutes sera à renouveler autant de fois que nécessaire. Les cicadelles sont très mobiles et la lutte a souvent une efficacité partielle. Il est donc nécessaire de poursuivre les observations et renouveler si besoin l’application de l’insecticide.

Attention, les orges sont sensibles à la maladie des pieds chétifs, y compris les variétés tolérantes à la JNO : elles nécessitent également d’être surveillées et protégées.

Cicadelles observées sur plaque engluée, ou au repos sur plante ou sol.
Cicadelles observées sur plaque engluée, ou au repos sur plante ou sol.

Tableau 1 : Principales spécialités insecticides autorisées pour lutter contre les pucerons et les cicadelles dans les céréales à paille
Principales spécialités insecticides autorisées pour lutter contre les pucerons et les cicadelles dans les céréales à paille

D’après dépliant ARVALIS - Institut du végétal - Mai 2022

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