La qualité des blés allemands en baisse

Deuxième producteur de blé de l’Union européenne, l’Allemagne est l’un des rares pays de l’UE à enregistrer une récolte en hausse en 2022. En revanche, la qualité des blés allemands marque le pas cette année.

En 2022, la récolte de blé en Allemagne est estimée à 22,1 Mt, dont 98 % de blé d’hiver. Un volume en légère hausse par rapport à l’année dernière mais en fort retrait par rapport à la moyenne 2014-21 (24 Mt). Le rendement moyen est de 76,2 q/ha (+3,7 % par rapport à 2021 et +2 % par rapport à la moyenne sixtennale).

Cette récolte est marquée toutefois de disparités particulièrement prononcées, selon les zones de production. La sécheresse estivale a montré une nouvelle fois l’impact direct des effets du climat sur l’agriculture allemande. Les agriculteurs ont récolté un peu plus tôt cette année, avec 10 jours d’avance en moyenne.

Des teneurs en protéines en baisse

Bien que la récolte soit en hausse, la qualité technologique des blés a été affectée. Habituellement, les blés allemands ont une teneur en protéine autour de 12,7 %. Cette année, le taux protéique est en moyenne de 11,8 %, avec une disparité régionale allant de 10,4 à 13,1 %.

Quant au poids spécifique, il est de 78,7 kg/hl en moyenne, en hausse de 4,5 % par rapport à la récolte 2021. Le taux de cendres est en baisse de plus d’un point, en moyenne à 1,5 %. A l’image de la France, le pourcentage de grains séchés est bien inférieur cette année (0,9 % contre 1,5 % l’an dernier), en lien avec les conditions sèches au moment de la récolte.

Le temps de chute de Hagberg moyen est en hausse à 359 secondes (contre 330 s en moyenne en 2021) et seulement 0,9 % des blés présentent un temps de chute inférieur à 220 secondes, contre 6 % en 2021.

Enfin, aucune germination de grains n’a été remarquée.

Moins de blés de haute qualité

En Allemagne, il existe trois classes de blés meuniers : les classes « A » et « E », qui sont plutôt les blés de haute qualité, et la classe « B », avec un taux protéique moyen de 11,5 %. A noter qu’il existe également une classe « C », dont les blés ne sont pas adaptés à la boulangerie.

Habituellement, les blés dits de « haute qualité » représentent près de 60 % des blés allemands. Cette année, cette proportion s’établit plutôt autour de 53 %, avec une baisse plus marquée pour les blés de classe « A ».

A noter que l’indice de sédimentation, paramètre reflétant la qualité des protéines, est de 39 ml en 2022, contre 45 ml en moyenne. Ce n’est pas particulièrement la hausse des prix (ou la disponibilité) des engrais qui a eu un impact sur la teneur en protéines, mais plutôt la limite qui a été mise en place par le gouvernement allemand. Depuis 2022, les agriculteurs allemands ne doivent pas apporter plus de 230 kg/ha d’azote pour les blés de classe « A » et « B » et 260 kg/ha pour ceux de la classe « E ».

Globalement, les rendements de blé en Allemagne ont connu une croissance de 1965 jusque dans les années 1995-2000, passant de 30 à 80 q/ha. Dans le même temps, les efforts de recherche ont permis d’avoir des blés plus protéinés, mais qui, depuis 1995, connaissent beaucoup plus de variations selon les années.

Focus sur l’industrie meunière allemandePour répondre à la consommation allemande qui se situe autour de 78 kg de blé par personne, les meuniers allemands ont utilisé 7,5 Mt de blés en 2021 pour produire 6 Mt de farine. Les industries meunières se situent surtout dans le sud du pays et chaque moulin traite en moyenne 44 kt de céréales par an. L’Allemagne est en effet réputée pour produire de la farine de blé mais aussi de la farine de seigle et d’épeautre. Aujourd’hui, le pays compte 550 moulins mais seulement 185 travaillent au moins 1 kt de céréales.

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