Manigances russes autour des céréales
Le projet de bourse aux céréales réservée aux BRICS+ est une nouvelle tentative de la Russie pour développer ses propres mécanismes de fixation des prix des matières premières agricoles, notamment du blé, et ainsi contrer les bourses occidentales.

Lors du sommet de Kazan, Vladimir Poutine a annoncé la création d’une bourse aux céréales réservée aux BRICS+ (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), auxquels se sont joints, après 2011, l'Iran, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie puis l'Égypte ; l’Arabie saoudite y dispose d’un statut intermédiaire. « Ce projet s’intègre dans un plan plus large pour créer de nouveaux outils financiers détachés du dollar américain, afin d’aider la Russie à contourner les sanctions », précise l’agence Reuter1.
En réalité, les BRICS+ ont seulement approuvé le projet russe. Un premier pas important toutefois, et qui, à terme, s’accompagnera de la création d’un marché dédié. Ceci nécessitera toutefois des années de travaux préparatoires, et la confiance des opérateurs de marché, notamment occidentaux, pour injecter les liquidités nécessaire à son dynamisme.
Si cette bourse se concrétise, elle pourrait rivaliser avec celles d’Euronext et de Chicago. Ce projet s’inscrit en droite ligne dans les tentatives répétées de la Russie pour développer ses propres mécanismes de fixation des prix des matières premières agricoles, et contrer les bourses occidentales. Le pays veut notamment fixer un prix plancher pour son blé à l’export de 250 € la tonne - bien supérieur aux cours actuels. Mais la Russie ne s’y tiendra sans doute pas si, comme l’année dernière, elle constate qu’elle vend mal…
(1) L’article complet, en anglais, est en libre accès.
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