Ventilation à l’air ambiant : la campagne 2020/2021 en six cartes

Malgré une offre climatique particulièrement restreinte en été pour la ventilation de refroidissement, les stockages à la ferme, qui ont généralement des débits spécifiques élevés, ont conservé de bons potentiels de refroidissement durant la campagne 2020/21.

Pour refroidir les silos de céréales, et ainsi éviter la prolifération des insectes, la principale technique utilisée est la ventilation à l’air ambiant. Le refroidissement des grains est alors réalisé progressivement, par paliers de température (tableau 1).

À partir des données de 726 stations météorologiques de France métropolitaine, ARVALIS a cartographié les potentiels de refroidissement de silos de la campagne 2020/2021 pour chaque palier de ventilation, exprimés en nombre de cellules ventilables, selon l’offre climatique disponible et le débit spécifique des installations de stockage (4, 8, 12 ou 16 m3/h/m3).

Tableau 1 : Caractéristiques des paliers de refroidissement tels qu'ils ont été utilisés dans l'étude

(*) La dose spécifique est la quantité d’air permettant de refroidir 1 m3 de grain (passage d’une température initiale à la température objectif), exprimée en m3 d’air par m3 de grain. Les valeurs de doses spécifiques utilisées pour ce bilan ont été calculées pour du blé tendre à 14 % de teneur en eau et 75 kg/hl de poids spécifique, en utilisant des données d’hygrométrie d’air entrant moyennes mesurées à la station de Boigneville (91) sur la période 2011/2017.

Une offre climatique estivale très inférieure à la normale

La campagne 2020/21 a été marquée par un été très chaud et un hiver relativement froid. L’offre climatique est le nombre d’heures où la température est inférieure ou égale au seuil de température fixé pour chaque palier. En 2020/21, l’offre climatique du premier palier est particulièrement basse (14 % de moins que la moyenne 1997/2017). Pour le deuxième palier, l’offre climatique est très proche de la moyenne pluriannuelle. Et pour le troisième palier, elle est supérieure de 8 %.

Au regard des écart-types, les différences d’offre climatique entre régions ont été plus marquées pour les deux premiers paliers.

Des potentiels élevés de refroidissements malgré tout

L’objectif du premier palier (20°C) a pu être atteint dans au moins 5 cellules, dans la quasi-totalité de la France, et ce pour les deux valeurs de débits spécifiques les plus élevées présentées dans les figures 1 et 2.

Pour le deuxième palier, les potentiels de refroidissement ont varié selon un gradient Est/Ouest. Ainsi, avec un débit spécifique de 12 m3/h/m3, ils étaient compris entre 2 cellules sur la façade Atlantique et 5 cellules ou plus dans la moitié Est de la France et en Normandie. Avec un débit spécifique de 16 m3/h/m3, ils sont restés supérieurs ou égaux à 5 cellules dans la quasi-totalité du pays.

Ce gradient Est/Ouest s’observe également pour le troisième palier : avec un débit spécifique de 12 m3/h/m3, les potentiels de refroidissement étaient compris entre 1 cellule sur la pointe bretonne et 5 cellules ou plus dans l’Est de la France et sur les contreforts du Massif Central. Avec un débit de 16 m3/h/m3, 5 cellules ou plus pouvaient atteindre le troisième palier dans la majeure partie de la France. Seules les régions bordées par l’Atlantique et la Méditerranée ont eu des potentiels de refroidissement compris entre 2 et 4 cellules ventilables.

Figure 1 : Nombres de cellules ventilables successivement pour 3 paliers de refroidissement, pour un débit spécifique de 12 m3/h/m3
Nombres de cellules ventilables successivement pour 3 paliers de refroidissement, pour un débit spécifique de 12 m3/h/m3

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Figure 2 : Nombres de cellules ventilables successivement pour 3 paliers de refroidissement, pour un débit spécifique de 16 m3/h/m3
Nombres de cellules ventilables successivement pour 3 paliers de refroidissement, pour un débit spécifique de 16 m3/h/m3

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Quelles conséquences sur le développement des insectes ?

La période de mi-juillet à mi-septembre est critique pour le risque insectes : tant que la température des grains stockés n’est pas inférieure à 20°C, les conditions sont favorables au développement des insectes dans les silos. Par exemple, dans un silo à 30°C, une population de charançons du riz peut passer de 1 individu par tonne à 1 individu par kilo en deux mois. Ce n’est qu’une fois la température de 12°C atteinte que les populations d’insectes stagnent. Le troisième palier, en hiver, ne permet pas d’éradiquer les insectes lorsqu’il y en a, mais il permet de réduire leur population et de ralentir le réchauffement du grain au printemps, qui pourrait être source de nouvelles infestations.

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