L’IA aide à concevoir des solutions de biocontrôle
En quelques mois au lieu de plusieurs années, la plateforme Krisalix peut identifier de nouvelles molécules naturelles potentiellement capables de remplacer des produits phytosanitaires pour lutter contre les maladies qui nuisent aux cultures.
Micropep, entreprise franco-américaine de l’agritech et pousse du CNRS, a présenté sa plateforme Krisalix, alimentée par l’intelligence artificielle (IA) pour accélérer le développement d’une nouvelle génération de solutions de biocontrôle à base de peptides antimicrobiens (PAM).
Les PAM sont de puissants antibiotiques qui tuent bactéries, virus et champignons en déstabilisant leurs membranes biologiques ; ils pourraient aussi renforcer l’immunité des plantes.
Pour les produire, Krisalix combine des modèles d’IA générative entraînés sur des données massives de biologie, chimie et bioproduction2, et des modèles prédictifs s’appuyant sur l’expertise agronomique. Une approche itérative permet de générer des millions de séquences peptidiques virtuelles, puis d’identifier les plus prometteuses. Celles-ci seront ensuite fabriquées et testées en laboratoire puis au champ.
Le premier fongicide ainsi conçu vise à contrôler plusieurs maladies fongiques : rouille asiatique du soja, oïdiums, mildiou… Il est à l’essai au champ en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine. Plus de dix nouveaux candidats à action fongicide, herbicide ou insecticide sont en développement. « Avec Krisalix, nous pouvons passer d’un défi biologique à une molécule viable en quelques mois, et non en plusieurs années. C’est un formidable accélérateur, non seulement pour nos propres programmes, mais aussi pour ceux de nos partenaires », conclut Mikael Courbot, directeur technique de Micropep.
1.La bioproduction est la fabrication de molécules biologiques complexes.
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