Un nouveau type de biocontrôle antifongique découvert
Des chercheurs français ont démontré que trois xanthones, des colorants issus notamment de la gentiane jaune, pouvaient affaiblir les pathogènes d'origine fongique, et les rendre davantage sensibles aux défenses naturelles des plantes.

Pour s’attaquer aux plantes, les champignons pathogènes utilisent diverses voies qui contournent leurs défenses naturelles. Trouver des inhibiteurs naturels de ces voies est un but du biocontrôle. La voie UPR (unfolded protein response) n’avait jamais été considérée jusqu’ici comme une cible fongicide dans la protection des cultures. Mais des équipes FungiSem1 et du SONAS2 ont montré que si l’on bloquait complètement cette voie chez Alternaria brassicicola, responsable de l’alternariose chez les Brassicacées (comme le colza), le champignon perdait tout pouvoir pathogène et devenait davantage sensible aux défenses naturelles des plantes.
Après avoir criblé 76 produits naturels qui altèrent la voie UPR, les chercheurs ont trouvé trois xanthones, des colorants jaunes issus notamment de la gentiane jaune, qui l’inhibent efficacement. Puis, ils ont déterminé quel niveau de concentration subtoxique de ces xanthones entraînait une réduction significative de la taille des nécroses sur les organes aériens des plantes inoculées avec A. brassicicola et Botrytis cinerea (responsable de la pourriture grise) sans pour autant tuer les champignons non pathogènes du sol et des feuilles. Le développement de cette nouvelle stratégie de biocontrôle se poursuit par la recherche d’autres inhibiteurs de la voie UPR et en évaluant leur efficacité sur d’autres pathogènes.
(1) De l’Institut de recherche en horticulture et semences (UMR 1345), unité mixte de recherche INRAE/Institut Agro Rennes-Angers/Université d’Angers.
(2) Université d’Angers.
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