Fiche culture : le sarrasin

Cycle et caractéristiques

Le sarrasin se développe bien dans tous les types de sol. La plante est allogame (fécondée par le pollen d’une autre plante) ; l’installation de ruches à proximité ou dans les parcelles favorise la pollinisation et contribue à améliorer le rendement. La floraison débute 4-5 semaines après le semis et dure environ deux mois. Rotations Le sarrasin peut être conduit soit en culture principale, soit en culture dérobée.

Itinéraire technique

La période de végétation varie de 100 à 120 jours. Culture à pouvoir étouffant mais parfois sujette à des salissements précoces, le sarrasin doit être implanté sur un sol exempt d’adventices jusqu’au stade 2 feuilles vraies, à partir duquel il devient compétitif ; un à deux faux-semis sont donc recommandés. La destruction des repousses de sarrasin peut poser problème faute de solution de désherbage sur certaines cultures suivantes (tournesol…). Implantation Semer entre mi-mai et début juin avec une densité de 150-200 grains/ m² (environ 30-35 kg/ha). Positionner la graine à 2-3 cm de profondeur. Fertilisation La limiter à 50 kg d’azote/ ha maximum afin de ne pas favoriser la végétation au détriment des fleurs, donc des graines. Éviter les sols à forts reliquats azotés car le sarrasin craint la verse. Les besoins en P et K étant très limités, la fertilisation P, K est donc inutile. Désherbage Le sarrasin doit être exempt de datura (dont le cycle est synchrone) qui doit être impérativement arrachée avant récolte. Peu de produits herbicides céréales sont sélectifs du sarrasin ; seul l’anti-graminée Fusilade Max est autorisé à 1,5 l/ ha sur graminées annuelles. Maladies et ravageurs Aucun traitement fongicide ni insecticide n’est nécessaire. Récolte Effectuée entre fin septembre et mi-octobre, la récolte est délicate : la floraison étant indéterminée, la maturité des graines est échelonnée. Déclencher la récolte lorsque 70-75 % des graines sont brunes (avant que les graines les plus basses ne tombent). Le sarrasin est généralement récolté à 20-25 % d’humidité et doit être ramené à 14 % afin de permettre le stockage ; le séchage des grains est donc souvent nécessaire. En dérobée, envisager un andainage si la maturité tarde.

Équipements

Le matériel utilisé pour céréales (semis, récolte) convient.

Rendement

En conditions favorables, le rendement est proche de 20-25 quintaux/ha en culture principale. Il est plus faible en culture dérobée (10-15 q/ha).

Débouchés

La farine, très nutritive et sans gluten, constitue le principal débouché. La culture, qui occupe actuellement environ 10 000 ha en France, est loin de couvrir les besoins de consommation.

La filière se développe, notamment avec l’Indication Géographique Protégée « Blé Noir Tradition Bretagne » qui impose un cahier des charges précis, dont l’absence d’application phytosanitaire ; le prix est fixé en début de campagne par contrat. D’autres pôles de production se sont créés récemment en Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Avec un prix de vente de 400 €/t et une récolte de 20 q/ ha, la marge dégagée est juste suffisante pour obtenir un coût de production équilibré ; contacter les collecteurs pour s’assurer du prix et des contrats possibles avant d’implanter cette culture.

Charges de production

La culture permet de dégager une marge intéressante si les coûts de production sont maîtrisés. Avec un coût de semences certifiées de 70 €/ ha (à 35 kg/ ha), les charges de mécanisation (qui dépendent du nombre d’interventions) sont proches de 130 €/ ha, coûts d’implantation (déchaumage, semis combiné, roulage) et de récolte (hors temps de travail, charges de désherbage éventuelles et séchage) inclus.

En savoir plusPlus d’informations sur le contexte breton en consultant le site du Blé noir tradition Bretagne, www.blenoir-bretagne.com/ble-noir-bretagne.html. Consultez la fiche « production de la culture dérobée Sarrasin » de la Chambre d’agriculture Poitou-Charentes sur www.poitou-charentes.chambagri.fr.