Blé tendre : les acteurs de la filière réunis à Beaune

Les opérateurs de la filière blé tendre de Bourgogne Franche-Comté étaient réunis à Beaune pour mieux satisfaire aux nouvelles attentes des marchés. Une journée ponctuée d’analyses et de tables rondes.
Organisé par ARVALIS, en collaboration avec INTERCEREALES, l’Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB) et le Comité Régional des Céréales (CRC), le premier colloque Forum Blé tendre Saône Rhône s’est tenu le 21 septembre 2023 à Beaune (21).

L’adéquation entre l’offre et la demande en blé tendre dans le bassin Saône-Rhône. C’était l’axe de travail du Premier Forum Blé tendre Saône-Rhône, organisé par Arvalis* le 21 septembre dernier à Beaune (21), et réunissant tous les acteurs de la filière.

En concurrence directe avec les blés russes

« Le monde a changé », résumait Johan Marcon, directeur opérationnel chez SOREAL Nutrition Animale, durant l’une des tables rondes de la journée. Un exemple ? Les commandes passées par l’Algérie. « La moitié du marché export était écrasé en Algérie en 2017, 2018 et 2019. En 2020, la France n’a pas eu ces volumes pour servir l’Algérie, qui a alors changé son cahier des charges. Depuis, nos blés sont en concurrence directe avec la Roumanie et la Russie. »

Aujourd’hui, d’autres marchés sont structurellement en croissance, comme le Maghreb, et des opportunités sont à saisir. Mais pour répondre aux nouvelles attentes et à une concurrence exacerbée, la filière entend s’organiser pour voir s’élever la qualité des lots : des blés dont la teneur en protéines serait supérieure à 12.5% et dont la force boulangère (W) s'inscrirait entre 220 et 280. Il se trouve que le pédoclimat bourguignon est favorable à l’expression de ces critères. L’autre atout régional ? « La proximité de grands pays européens et la voie naturelle pour l’exportation que représente le couloir fluvial Saône-Rhône », rappelait Jacques de Loisy, président du forum Blé tendre Saône-Rhône.

L’Italie est ainsi une destination sérieuse pour les blés français. « Les italiens apprécient la régularité et la qualité de nos blés », illustrait Franck Pasquiet, responsable trading chez CEREVIA, « mais pas à n’importe quel prix. » Le prix élevé du blé français leur fait préférer des blés très irréguliers mais moins chers, comme les blés roumains ou bulgares. « Si nos blés affichaient une teneur en protéines de 12,5, nous gagnerions des parts de marché, c’est certain. Cela permettrait de compenser l’écart de prix. »

Adéquation de l'offre et de la demande

Pour répondre à ces attentes, les acteurs de la filière entendent adapter leur offre. La culture de blés améliorants ou de force (BAF) pourrait ainsi se développer dans la région. Les BAF se distinguent par une teneur en protéines supérieure à 14% et par un W supérieur à 350. L’offre française en BAF reste insuffisante et la grande majorité des surfaces (71%) est aujourd’hui cultivée dans le Sud-Ouest et le Centre, mais très peu en Bourgogne Franche-Comté. 

*en collaboration avec INTERCEREALES, l’Association Générale des Producteurs de Blé et le Comité Régional des Céréales.

 

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