Agroécologie : une charge de travail plus importante et moins rémunérée
Une étude pointe l'importance du revenu pour encourager une transition agroécologique plus large. Et conclut, pour que la transition des exploitations soit massive, que la rémunération des agriculteurs appliquant les principes de l'agroécologie soit au moins équivalente à celle des systèmes conventionnels.

Encourager une transition plus large passe par une rémunération au moins équivalente des systèmes agroécologiques et conventionnels.
Les travaux étudiant l’impact des pratiques agroécologiques sur les agriculteurs sont rares.
Une étude publiée par le Journal of Rural Studies, relayée par le Centre d’étude prospective du ministère de l’Agriculture (CEP), fait exception. Elle conclut que les systèmes en agroécologie font face à une charge de travail plus élevée et à une rémunération plus faible.
Les auteurs, chercheurs de l’Institut Agro-Montpellier, ont comparé les systèmes de production conventionnels et agroécologiques, pour différents types d’exploitations dans onze petites régions agricoles du Sud de la France, entre 2011 et 2022. Pour la culture de céréales et oléagineux, le système en agroécologie permet de multiplier la valeur ajoutée par cinq mais induit une charge de travail supplémentaire vingt fois supérieure. Le différentiel est plus faible pour l’élevage de volailles, mais seule la viticulture récompense l’effort supplémentaire : « Pour une charge en travail trois fois supérieure, la valeur ajoutée est multipliée par huit », relève le CEP.
Afin de changer d’échelle, les auteurs soulignent la nécessité d’agir sur les prix et sur l’allocation des aides. « Encourager une transition plus large signifie garantir que le travail dans les systèmes agroécologiques soit rémunéré au moins aussi bien que dans les systèmes conventionnels ».
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