Le commerce équitable pour valoriser les productions végétales

Max Havelaar France lance une filière de légumineuses françaises labellisées Fairtrade. Quels atouts un tel label offre-t-il - notamment aux producteurs bio de Terres du Pays d’Othe ?
Partenariat Max Havelaar France et producteurs français

Pour sa nouvelle filière de légumineuses "équitables", Max Havelaar France a fait notamment appel à des producteurs bio de Terres du Pays d’Othe.

 

L’ONG Max Havelaar France 1 a annoncé le développement de nouvelles filières françaises Blé, Lentille, Pois chiche, Haricot et Viande bovine labellisées Fairtrade (encadré).

Pour les filières Légumineuses et Blé, l’ONG s’est associée en 2025 à la SAS « Économie sociale & solidaire » Terres du Pays d’Othe 2, qui collecte les productions de 59 agriculteurs bio de l’Aube et de l’Yonne, et à Union Entente, une union de coopératives de l’ouest de la France. Ces filières offriront aux producteurs des prix minimums garantis adaptés au territoire de production, l’accès à des marchés publics (cantines scolaires, collectivités…) et une meilleure valorisation de ces cultures.

 

Le commerce équitable selon Max Havelaar

La démarche « Commerce équitable » (label Fairtrade) de Max Havelaar consiste à faire cultiver par des producteurs (initialement issus du Sud global) des denrées agricoles telles que le café, la banane ou le cacao de façon durable pour l’environnement, tout en les rémunérant de façon juste, en garantissant notamment l’achat et le prix des productions.

Depuis 2021, Max Havelaar développe des filières Fairtrade avec des producteurs français, et depuis 2024, son cahier des charges Max Havelaar “Origine France” s’ouvre aux grandes cultures telles que le blé tendre et les légumineuses, bio comme conventionnelles.

En pays d’Othe, le bio préserve aussi la ressource en eau

Terres du Pays d’Othe contractualise en pluriannuel l’achat des productions sur 7000 hectares en bio, à des prix garantis : blé tendre, lentilles vertes, haricots coco blancs et rouges, pois chiches, tournesol, cameline et chanvre. Elle transforme et conditionne ces productions sous forme de légumes secs et de conserves, d’huiles vierges de première pression à froid, de farines et de pâtes. Ces produits sont commercialisés en gros, principalement auprès de la grande et de la petite distribution, de la restauration et des collectivités locales soucieuses d'un approvisionnement bio en circuit court, avec la garantie de volumes conséquents.

« Les terres agricoles de l’Aube et de l’Yonne où sont cultivées ces productions bio ont une particularité », relève Zoltan Kahn, agriculteur bio et directeur général de la SAS. « Elles sont situées sur les 27 000 hectares de l'aire d'alimentation des sources de la vallée de la Vanne - l’une des plus grandes aires de captage de Paris. »

La régie « Eau de Paris » a lancé en 2020 une politique incitant les agriculteurs de la région à préserver cette ressource en eau, notamment en réduisant l’usage des pesticides. « Cela a encouragé 31 % des producteurs de la région à se tourner vers l’agriculture biologique », souligne Z. Kahn. Les producteurs sont aussi incités à réduire l’usage des engrais afin d’éviter une pollution des nappes par les nitrates. « Ce dernier objectif est bien plus contraignant que la conduite bio » ajoute-t-il. « Néanmoins 39 de nos agriculteurs ont déjà signé cette convention avec la régie. En retour, ils bénéficient du dispositif PSE (paiements pour services environnementaux) ». Dans leurs parcelles, les reliquats azotés sont mesurés systématiquement en sortie d’hiver et doivent être conformes aux attendus pour bénéficier des bonus « Nitrate ».

Une labellisation « allant de soi »

La labellisation Max Havelaar impose notamment des concertations annuelles avec les agriculteurs sur leur revenu. « Pour commencer, la labellisation Max Havelaar concerne huit de nos agriculteurs, soit 1280 hectares, en espérant entrainer les autres ensuite », note le dirigeant.

« Cette labellisation leur offre une meilleure visibilité sur leurs pratiques, et ainsi une meilleure reconnaissance de leur engagement et de leur prise de risque », poursuit Z. Kahn. « Elle envoie de plus un message au consommateur : acheter autrement, c’est encourager des pratiques plus durables et éthiques qui vont au-delà de la garantie de qualité apportée par le label AB. ».

(1) Plus d’informations sur www.maxhavelaarfrance.org .
(2) Plus d’informations sur
www.terresdupaysdothe.fr .

 

 

 

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