Des outils pour évaluer la biodiversité par le paysage

L’agriculture façonne nos paysages. Et les paysages sont un des facteurs qui conditionnent la biodiversité présente. Les services qu’elle contribue à rendre sont nombreux : pollinisation, régulation des bioagresseurs, minéralisation… Ce « rôle du paysage sur la biodiversité des milieux agricoles » et l’apport « de la télédétection et des outils numériques » ont été présentés au cours d’un webinaire organisé par l’ACTA le mardi 9 mars.

La préservation de la biodiversité ne se gère pas uniquement à la parcelle, le paysage y contribue également.

Un paysage est composé d’une mosaïque d’écosystèmes, variant dans le temps, dont les caractéristiques sont plus ou moins favorables à la présence de tel ou tel organisme vivant.

Prenons l’exemple des abeilles sauvages, développé durant le webinaire par Annie Ouin, enseignante-chercheuse à l’INP de Toulouse et à l’UMR Dynafor de l’Inrae. Elles ont, entre autres, besoin de fleurs leur offrant une ressource alimentaire et de lieux propices à la nidification (sol, tiges creuses… en fonction de l’espèce). La concomitance de ces deux facteurs écologiques favorise leur présence.

Certains facteurs favorisent la biodiversité dans son ensemble

De manière générale, l’hétérogénéité paysagère favorise la biodiversité. Cette hétérogénéité peut être de configuration ou de composition. Dans le cadre du parcellaire, l’hétérogénéité de configuration se rapporte au morcellement des parcelles dans l’espace alors que l’hétérogénéité de composition caractérise la diversité culturale de l’assolement. D’après plusieurs études, la première a plus d’influence que la seconde : plus les parcelles sont petites, plus la biodiversité est importante.

La biodiversité est également favorisée par les éléments du paysage qui permettent aux différentes espèces de se déplacer d’un milieu à un autre (haies, bandes enherbées, jachères, chemins enherbés, bosquets…).

Des cartes pour comprendre

La cartographie des caractéristiques du paysage est un outil intéressant pour étudier et gérer la biodiversité à cette échelle. Ces cartes sont construites à partir de données collectées, grâce à la télédétection, traitées et analysées.

Pour reprendre l’exemple des abeilles sauvages, les deux facteurs écologiques expliquant le mieux leur présence sont la proportion de sol nu et la pente. La cartographie de ces facteurs permet d’estimer la probabilité de présence de ces insectes.

A terme, la connaissance des caractéristiques du territoire permettra de faire des choix d’aménagement plus appropriés pour favoriser la biodiversité.

Retrouvez le dossier sur la biodiversité à paraître en avril dans Perspectives Agricoles.

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