Zoom sur la station : Le Subdray

Installée dans le Cher, la station du Subdray est l’une des plus importantes de l’institut technique Terres Inovia. Avec plus d’une centaine d’essais par an, elle se penche sur les cultures majoritaires de la filière des oléoprotéagineux, à commencer par le colza, le tournesol et, bien sûr, la lentille du Berry.
La station Terres Inovia du Subdray (Cher) étudie les variétés d’oléoprotéagineux, leur fertilisation, leur désherbage et leurs ravageurs d’automne.

Sur les terres du Berry, Terres Inovia a posé ses valises au Subdray, petite bourgade située au sud de Bourges (18). L’institut technique de la filière des huiles et des protéines végétales et de la filière chanvre a investi en 2003 cet ancien corps de ferme, entouré de terres agricoles, pour y installer l’une de ses plus importantes stations d’expérimentation. L’équipe est composée de cinq collaborateurs : Nathalie Clémenceau (spécialiste des ravageurs), David Poisson (fertilisation et nouvelles technologies), Yvan Vedis (technicien sur la plateforme Syppre), Maxime Boiron (spécialiste en désherbage), chapeautés par Marine Chombart, responsable de la station et technicienne sur les essais « Variétés ». Ils partagent le bâtiment avec Arvalis et Axéréal, avec qui ils ont noué des relations étroites.

La station du Subdray

Localisation : Le Subdray (Cher)
Création : 2003   
Salariés permanents : 5
Système : oléoprotéagineux
Activités : variétés, ravageurs, fertilisation, désherbage et nouvelles technologies.

Une station aux multiples facettes

Au total, chaque année, plus de 150 essais sont réalisés, en majorité sur colza et tournesol. « Nous n’avons pas de parcelles directement sur la station, nous les réalisons chez une trentaine d’exploitants. À la recherche fréquente de nouveaux agriculteurs partenaires pour mener nos essais, nous nous déplaçons pour trouver la meilleure situation pour le thème recherché », précise Marine Chombart.

Dans ces bassins de production riches en oléoprotéagineux, la station du Subdray travaille sur une grande diversité de cultures : en plus du colza et du tournesol, on retrouve le pois, la féverole, la lentille du Berry bien sûr, et le pois chiche. La préoccupation des agriculteurs tourne principalement autour des ravageurs d’automne sur colza et de la bruche de la lentille. L’autre grosse problématique du secteur est la gestion des adventices, notamment des graminées.

C’est aussi la station qui gère la plateforme Syppre Berry, située à quelques dizaines de kilomètres de là. Cette plateforme est liée au projet inter-instituts Syppre, co-géré par Terres Inovia, Arvalis et l’ITB pour élaborer des systèmes de culture innovants. La plateforme située dans le Berry (d’une surface de 8,5 ha) est animée par Matthieu Loos, agronome et chargé de développement à Terres Inovia, avec trois thématiques essentielles : la gestion du désherbage, la robustesse des cultures et la fertilité des sols.
 

Les essais « Variétés » implantés à l’automne aboutissent à une synthèse  disponible sur le site Myvar pour aider les agriculteurs dans leur choix variétal.Les essais « Variétés » implantés à l’automne aboutissent à une synthèse  disponible sur le site Myvar pour aider les agriculteurs dans leur choix variétal.


La fertilisation azotée dans les priorités

La fertilisation est l’une des quatre thématiques priori­sées au Subdray. En ce moment, la station se penche sur le pilotage de la fertilisation azotée du colza (apports de printemps mais aussi d’automne), dans le cadre de la révision du Programme d’Action Ni­trate et du plan de sortie du Phosmet. « Ces essais ont pour objectif de mettre en place des stratégies d’apport à l’automne pour rendre le colza plus robuste, et réduire les traitements insecticides si possible. C’est donc un enjeu important pour la réussite de cette culture », explique Marine Chombart.

Autre thématique cruciale au Subdray : les variétés. « Nous travaillons avec des variétés inscrites à la fois au Catalogue français mais aussi communautaires, précise Marine Chombart. Cette année, par exemple, le colza, le pois et la féverole font l’objet de 15 essais variétés pour l’automne ». Ces essais aboutissent ensuite à une synthèse pour donner aux agriculteurs des références afin de les aider dans leur choix variétal via le site Myvar. Pour cela, la station de Terres Inovia travaille avec une dizaine de partenaires, un réseau animé par Julien Charbonnaud, ingénieur régional de développement du Centre-Val de Loire.

Troisième priorité de la station : les ravageurs d’automne (altise et charançon du bourgeon terminal). « Ce sont les plus préoccupants dans nos bassins de production car la résistance génétique S-KDR, trouvée chez les insectes, commence à se généraliser ». Or, au Subdray, une technicienne d’expérimentation est justement spécialisée dans la biologie des ravageurs. « Nathalie Clémenceau réalise des dissections pour analyser leur cycle de ponte et mène des essais sur leur résistance et l’efficacité des produits sur eux ». La station teste aussi d’autres alternatives, comme les plantes pièges ou attractives.

Le désher­bage est aussi au cœur de l’activité de la station, notamment la gestion des graminées. Cette problématique est abordée via le dés­herbage chimique aussi bien que mécanique, pour le colza, la lentille ou encore le tournesol.

Les alternatives au désherbage chimique de la lentille sont étudiées de près

Située sur les terres de production de la lentille du Berry, la station du Subdray s’investit particulièrement pour améliorer la productivité de cette culture. « Comme la lentille dispose de peu de solutions chimiques homologuées, les essais se concentrent en priorité sur le désherbage mixte pour trouver des alternatives et lutter efficacement contre les adventices », explique Zoé Le Bihan, référente lentille pour Terres Inovia. Depuis quatre ans, la station a mené quatre essais sur le désherbage mixte et mécanique, en plus de ceux sur les variétés et la bruche.

Les résultats de ces essais sont disponibles sur le site : https://www.terresinovia.fr/-/desherbage-mixte-une-solution-interessante-pour-les-legumineuses-e-graines

Une station équipée de son propre matériel

Pour travailler dans de bonnes conditions, Le Subdray fait partie des stations à être équipées de son propre matériel : elle dispose d’un tracteur, d’une moissonneuse-batteuse et de deux semoirs (pour le tournesol et le colza). La plateforme Syppre possède aussi un équipement complet. Et, lorsque c’est nécessaire, les agriculteurs du groupe Syppre et les partenaires de la station sont toujours prêts à donner un coup de main avec leurs machines.
 

Une partie de l’équipe du Subdray (de gauche à droite) : David Poisson, Yvan Vedis, Lydia Regazzoni, Nathalie Clemenceau, Marine Chombart, Marc-Antoine Benard.Une partie de l’équipe du Subdray (de gauche à droite) : David Poisson, Yvan Vedis, Lydia Regazzoni, Nathalie Clemenceau, Marine Chombart, Marc-Antoine Benard.

 

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