Zoom sur les stations Arvalis de Normandie

Réparties entre Écardenville-la-Campagne, dans l’Eure, Caen et Soulangy, dans le Calvados, les stations normandes d’Arvalis dédient 40 % de leur programme d’activité au lin fibre. Les 60 % restants sont consacrés à des problématiques locales fortes, comme la gestion du ray-grass, la diversification des cultures et la fertilité des sols.
Stations Arvalis de Normandie : l’architecture de la station d’Écardenville-la-Campagne fait écho au lin fibre cultivé dans la région

Stations Arvalis de Normandie : l’architecture de la station d’Écardenville-la-Campagne fait écho au lin fibre cultivé dans la région.

À l’entrée d’Écardenville-la-Campagne se dresse un bâtiment dont l’architecture dénote parmi les maisons à colombage. « La station expérimentale d’Écardenville a été construite en 2006, et abritait à l’origine conjointement l’institut technique du lin et Arvalis, d’où la devanture en métal rouge dont les formes rappellent les tiges du lin fibre », explique Cynthia Torrecillas, ingénieure régionale responsable de la station. Depuis 2011, le lin fibre a rejoint le périmètre d’Arvalis, et 40 % du programme d’expérimentation de la station y est dédié. Logique, puisque la Normandie concentre 58 % de la production nationale de lin fibre de printemps, soit 74 500 ha, d’après le Comité interprofessionnel de la production agricole du lin (C.I.P.A.LIN). Les stations normandes se sont dotées en 2020 d’une plateforme d’expérimentation pérenne basée à Soulangy, créée en concertation avec un agriculteur. « Nous sommes donc présents à la fois dans l’Eure et le Calvados », se réjouit Cynthia Torrecillas.

Présentation de la station normande Arvalis d'Écardenville-la-Campagne

La station d’Écardenville la-Campagne

Localisation : Écardenville-la-Campagne, Eure (27)
Création : 2006
Surface : 8 ha à Soulangy, dans le Calvados  
Salariés permanents : 14
Système : polyculture
Activités : expérimentation agronomique, lin fibre, céréales à pailles, maïs, adaptation au changement climatique, réduction des intrants, tassement, érosion et fertilité des sols, ray-grass.

Stations Arvalis de Normandie : k’équipe « Normandie » compte 14 membres, répartis entre la station d’Écardenville-la-Campagne, la plateforme pérenne de Soulangy et les bureaux de Caen.

L’équipe « Normandie » compte 14 membres, répartis entre la station d’Écardenville-la-Campagne, la plateforme pérenne de Soulangy et les bureaux de Caen. 

Des essais dans les stations normandes pour répondre aux enjeux du lin fibre

Établi pour trois ans, le programme d’expérimentation sur le lin fibre est en partie partagé avec la station de Villers-Saint-Christophe, dans les Hauts-de-France. « Le principal défi est d’accroître la production de lin fibre dans un contexte de changement climatique. En effet, c’est une culture très exigeante : le moindre à-coup pénalise les rendements, alors que la demande mondiale est en forte croissance », expose Cynthia Torrecillas. Le risque de sécheresse est notamment source d’inquiétude, car celle-ci a un impact tant sur la longueur des fibres que sur le bon déroulé du rouissage. Par conséquent, de plus en plus d’agriculteurs s’interrogent sur l’intérêt du lin fibre d’hiver, encore peu développé en France. « D’après nos essais, la qualité intrinsèque des fibres de lin d’hiver est globalement moins bonne que celle du lin de printemps. En revanche, il offre une certaine sécurité car le risque de sécheresse n’intervient qu’en fin de cycle », rapporte Louise Crochemore, technicienne d’expérimentation au sein de la station.

La protection intégrée occupe une place importante dans les axes de recherche de la station. « Nous étudions notamment des leviers pour réduire les intrants tout en maintenant la qualité des récoltes : par exemple, au-delà de concurrencer le lin dans les parcelles, les adventices peuvent polluer les lots et se retrouver plus tard dans les vêtements », explique Marine Cnudde, chargée de projets lin fibre. Côté ravageurs, la station suit un réseau de parcelles vis-à-vis des altises, afin d’identifier les facteurs qui leur sont favorables et de proposer des leviers de lutte directe, notamment via le biocontrôle, et indirecte.

Le ray-grass, ennemi public n°1

L’équipe Normandie a piloté entre 2008 et 2014 un ensemble d’essais longue durée sur la gestion du désherbage. La combinaison de leviers tels que le désherbage mécanique, le labour et le choix de la date de semis a donné lieu à de nombreuses pistes pour maîtriser les adventices. « Malgré cela, la problématique ray-grass a empiré dans la région. Ce qui nous a conduit à développer un nouveau projet pour travailler ces questions d’appropriation des pratiques par les agriculteurs », rapporte Quentin Girard. Baptisé Margo, le projet démarré en 2023 et mené en partenariat avec les Chambres d’agriculture de Normandie et de Bretagne, vise à créer un réseau de parcelles sujettes à une problématique ray-grass, et à établir un plan d’action en combinant les leviers directement chez les agriculteurs, en concertation avec eux.

Les fertilités des sols à l’étude

Au-delà des cultures de blé et de lin, la diversité des cultures présentes en Normandie ou en développement est une thématique forte au sein des stations régionales. « Depuis 2022, nous avons réintégré des essais physio sur le maïs. Nous étudions également le comportement du blé dur dans le contexte pédoclimatique normand, alors que la région connaît depuis peu une hausse des surfaces cultivées », relate Louis Heck, ingénieur régional. Les problématiques d’érosion et de tassement, fréquentes en Normandie du fait de la composition majoritairement limoneuse des sols, bénéficient d’une attention particulière. Depuis 2021, un partenariat lie l’équipe régionale d’Arvalis aux coopératives NatUp et Agrial dans le cadre de l’Observatoire de la fertilité des sols de l’Ouest. « L’objectif est d’étudier les fertilités chimique, physique et biologique des sols à travers une dizaine d’indicateurs, et de suivre leur évolution au cours du temps », indique Maëlle Le Bras, ingénieure régionale. Neuf parcelles, dont deux de la plateforme de Soulangy, participent à cette étude qui durera a minima 8 ans.


Pour évaluer la qualité des fibres de lin issues des différents essais, la station de Normandie est équipée d’une ligne de défibrage.

Pour évaluer la qualité des fibres de lin issues des différents essais, la station est équipée d’une ligne de défibrage.

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