Ne pas systématiser le T1 contre la septoriose

L'inoculum de maladies des céréales à paille est globalement plus élevé que la normale. Les semis tardifs, habituellement épargnés, sont relativement exposés mais le T1 ne doit pas être systématisé. La vigilance est de mise, notamment pour les variétés sensibles.
La nuisibilité moyenne de la septoriose pour les variétés peu sensibles (note > 6,5) sur les années à forte pression se situe entre 9 et 11 q/ha

Entre le stade « 2 nœuds » et la floraison des blés tendre, les conditions climatiques seront déterminantes pour l’évolution des maladies, et sur leur nuisibilité finale.

D’après les prévisions météorologiques, les prochains jours devraient alterner jours chauds et secs, et jours frais et humides, ce qui est propice au développement des maladies. Reste à déterminer si les prochaines semaines resteront favorables, en cas de pluies persistantes, ou limiteront leur progression (si les pluies s’arrêtent).

Que disent les modèles ?

Les modèles agro-physiologiques annoncent des stades « dernière feuille pointante » et « dernière feuille étalée » précoces, même s'ils varient selon la précocité de la variété et la date de semis. Le traitement T2 sera donc à positionner précocement cette année.

Pour la septoriose, les modèles mettent en avant un risque pour les variétés sensibles semées tôt. Un T1 peut donc être envisagé pour ces variétés – en cas de semis précoce uniquement. Les variétés moins sensibles, ou les parcelles semées plus tardivement, présentent un risque faible et sont peu exposées. Un T1 est donc inutile pour le moment dans ces situations.

L’évolution du risque sera à surveiller dans les prochaines semaines pour décider ou non d’une impasse à T1. La pression 2024 est moyenne à élevée. L’inoculum est présent mais le risque est, à ce jour, inférieur à 2023 – proche de 2022.

  • Quel enjeu du T1 ?

    Pour rappel, pour qu’un T1 soit économiquement intéressant, l’objectif est de rapporter au minimum 3 quintaux / ha par rapport à une impasse au T1.
    Concernant les variétés peu sensibles (note septoriose >= 6,5), la résistance de la plante contre la septoriose s’installe sur la F3. Il est donc normal de voir des symptômes sur les feuilles définitives F4 (= F2 à 2 nœuds) et inférieures.
    L’analyse du poids du T1 dans nos essais montre qu’un T1 septoriose n’est valorisé sur variété peu sensible que de manière exceptionnelle (notamment en cas de T2 trop tardif). Même sur variétés moyennement sensibles, en 2023, l’enjeu n’était que de 2,9 q/ha (en médiane) alors que la pression simulée par Septo-LIS® au stade 2N était plus forte que cette année (pour l’instant en tout cas, même si la pression finale dépendra beaucoup des conditions météos des prochaines semaines).

La nuisibilité moyenne de la septoriose pour les variétés peu sensibles (note > 6,5) sur les années à forte pression (2008, 2018, 2023) pour les différents essais réalisés chez ARVALIS (différence entre témoins traités et non traités mesurée sur un seul bloc NT ; 320 essais) se situe entre 9 et 11 q/ha. Elle est inférieure à 17 q/ha dans 75 % des cas. Dans ces conditions, un T2 unique correctement dosé et bien positionné suffit à gérer la septoriose.

 

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