Mer Noire : à qui bénéficie le corridor maritime ?

Depuis quelques jours, les cours des céréales évoluent au gré des annonces sur l’avancement des négociations de prolongation de l’accord du corridor maritime en mer Noire. La difficulté des négociateurs est accrue car Poutine dénonce le bien-fondé des achats européens. Le point sur les exports ukrainiens via ce corridor avec les chiffres de l’ONU sur la période du 1er août au 14 octobre 2022.

Les natures, quantités et destinations des produits ukrainiens exportés par le corridor maritime sont suivies par l’ONU.

Quantitativement, le premier produit exporté est bien le maïs - plutôt destiné à l’alimentation animale (figure 1). Cependant, cela n’a rien d’étonnant puisque l’Ukraine était avant tout un exportateur de maïs avant le début de la guerre (60 % maïs, 40 % blé).

Figure 1 : Produits exportés d’Ukraine par le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022
roduits exportés d’Ukraine par le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022

Source : ARVALIS à partir des données du United Nation Coordination Center

L’Union européenne, premier destinataire mais surtout intéressée par le maïs

Tous produits agricoles confondus, 48 % des exports via le corridor sont destinés à l’Union européenne (figure 2). Le vieux continent réceptionne respectivement 60 % du maïs et 33 % du blé exportés par le corridor. La Turquie, acteur majeur pour assurer le fonctionnement du corridor, est le 2e destinataire. L’Afrique arrive en 3e place, avec la Tunisie et l’Algérie en tête, pour du blé, conformément aux objectifs de sécurité alimentaire. Suivent l’Asie et l’Egypte.

Figure 2 : Destinations par produit des exports ukrainiens via le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022

Destinations par produit des exports ukrainiens via le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022

Source : ARVALIS à partir des données du United Nation Coordination Center

Au sein de l’Union européenne, le classement est cohérent avec les grands importateurs habituels : d’abord l’Espagne (pour 21 % du maïs et 25 % du blé du corridor), puis l’Italie et les Pays-Bas (figure 3). La France, pays traditionnellement exportateur, arrive loin derrière. Elle importe majoritairement du colza (80 000 t) et du tourteau de tournesol.

Figure 3 : Principales destinations européennes des produit agricoles exportés via le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022

Principales destinations européennes des produit agricoles exportés via le corridor maritime entre le 1er août et le 14 octobre 2022

Source : ARVALIS à partir des données du United Nation Coordination Center

Depuis début août, ce sont donc plus de 7,4 Mt de produits agricoles qui ont pu quitter les ports ukrainiens, soit quasiment trois fois plus que ce qu’ont permis les trains et camions sur la même durée.

C’est un véritable bol d’oxygène pour les producteurs ukrainiens pour vendre leur production, mais également un approvisionnement nécessaire du marché mondial en ces périodes de stocks faibles et d’inflation. Quelles que soient les destinations finales des produits ukrainiens, l’important est que le marché mondial soit approvisionné et qu’ensuite les différentes routes commerciales puissent alimenter les pays les moins autonomes en produits de première nécessité.

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