Le ray-grass résiste
Le ray-grass combine tous les handicaps pour les producteurs de céréales : implantation rapide, adaptation à de nombreux sols, germination quasi permanente et résistances multiples aux herbicides. Résultat : des pertes de rendement pouvant dépasser 40 q/ha.

Un adventice redoutable : le ray-grass
Le ray-grass est, avec le vulpin, l’une des adventices qui posent désormais le plus de problèmes en culture de céréales à paille. « La capacité du ray-gass à coloniser des cultures aussi diverses que les céréales à paille, le colza ou le tournesol est très importante. On le retrouve donc à peu près partout car, même s’il est plutôt originaire du Sud, il s’est bien adapté dans les autres régions et il apprécie beaucoup de types de sols différents », liste Ludovic Bonin. De plus, le ray-grass germe aussi bien au printemps qu’à l’automne. Enfin, il résiste à beaucoup de familles de molécules. Son taux annuel de décroissance (TAD) est élevé (figure 1). Exprimé en pourcentage (%) du stock initial de semences, il rend compte des pertes annuelles par prédation, parasitisme et sénescence, par échecs de germination et échecs à la levée.
Des essais révélateurs sur la nuisibilité
Dans un essai réalisé en 2024 sur la station de Villiers-le-Bâcle, la comparaison entre une bande où le désherbage a été correct et une autre où il a été insuffisant quantifie la nuisibilité de cette adventice : la biomasse totale atteint 16,6 t MS/ha dans la première, contre 12,9 t MS/ha dans la seconde, avec un ratio masse adventice/blé respectivement de 15 % et de 80 %. Cela s’explique par la moindre densité d’épis dans la seconde (335/m2 contre 485) et un rendement bien inférieur : 33 q/ha pour la bande à désherbage insuffisant, contre 79 q/ha pour sa voisine qui a bénéficié d’un désherbage correct.
Ray-grass vs autres adventices : un défi majeur
La pression des adventices graminées pèse sur le nombre d’épis de blé tendre sans oublier la compétition au moment du remplissage avec un effet dépressif sur le poids de mille grains. « Si le gaillet reste un problème, il est finalement bien plus facile à contrôler que le ray-grass, ne serait-ce que parce qu’il n’infeste que les cultures d’automne et que le panel des substances actives efficaces contre lui reste assez varié », conclut Ludovic Bonin.

0 commentaire
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.