Ces variétés de blé qui expriment plus ou moins des symptômes de JNO
L’inscription d’une deuxième variété de blé tendre officiellement tolérante à la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) laisse entrevoir un rôle important du levier génétique à l’avenir, en complément de la date de semis et de la lutte insecticide en végétation.

Même si les symptômes sont moins marqués et plus tardifs que sur orge et les pertes de rendement généralement plus faibles, la JNO est préjudiciable sur blé. Les pertes varient selon l’intensité et la durée des infestations de pucerons, mais également avec la sensibilité des variétés à l’infection virale.
Entre 2022 et 2025, plusieurs essais ont été menés pour évaluer la sensibilité de diverses variétés de blé tendre à la JNO. Ils ont confirmé des différences d’expression des symptômes de la maladie suivant les variétés (figures 1 et 2). Néanmoins, le classement des variétés sur le critère des symptômes observés varie fortement selon les sites et les années. Il est important de souligner que ce classement se base uniquement sur les symptômes de JNO, dont l’incidence sur le rendement varie entre variétés, particulièrement chez le blé tendre. Malheureusement, le nombre limité de données de rendements ne permet pas d'établir un classement fiable sur ce critère.
Figure 1 : Pourcentage de surface avec symptômes de JNO observés sur des variétés de blé tendre
En analysant conjointement les notes de surface atteinte, d’intensité de décoloration foliaire et de tassement des plantes (figure 2), les variétés porteuses du gène de résistance partielle bdv2 (notamment RGT Tweeteo et RGT Sundeo) se distinguent nettement des autres par la présence de symptômes de plus faibles intensités.
Parmi les variétés non porteuses de bdv2, certaines se démarquent positivement, comme KWS Ultim, Winner, RGT Pacteo, RGT Sacramento ou encore Karoque. À l’inverse, d’autres variétés présentent des symptômes de JNO plus marqués, notamment RGT Cesario, Pondor ou encore Unik.
On retrouve d’ailleurs RGT Cesario et Unik parmi les variétés présentant des symptômes intenses, déjà identifiées lors de précédents essais , avec des pertes de rendement conséquentes. Cependant, il est essentiel de souligner - une nouvelle fois - la forte variabilité des données observées, comme l'illustrent bien les intervalles de confiance du % de surface atteinte (figure 1) ou le chevauchement des ellipses des groupes dans la figure 2.
Figure 2 : Analyse en Composantes Principales (ACP) de variétés de blé tendre vis-à-vis de leur symptomatique JNO (surface atteinte, décoloration des feuilles et tassement des plantes)
Deux variétés de blé tendre officiellement tolérantes à la JNO
La première variété de blé tendre inscrite au catalogue français avec un gène de résistance partielle aux virus de la JNO est RGT Tweeteo, inscrite en 2020. Les premières études confirment son bon comportement en conditions d'infestation moyenne à forte, tant au niveau des symptômes (figures 1 et 2) que de la perte de rendement (figure 3). En cas de forte pression virale, la perte de rendement de cette variété n'est pas nulle, mais elle est considérablement réduite par rapport à celle observée sur le témoin sensible, dépourvu de gène de résistance partielle. Néanmoins, le nombre de références disponibles à ce jour est encore faible ; cette évaluation devra donc être consolidée à l’avenir.
En 2025, une seconde variété de blé tendre avec un gène de résistance partielle aux virus de la JNO a été inscrite au catalogue français : RGT Sundeo.
À noter qu’aucune variété de blé tendre inscrite en France à ce jour ne présente de mention de résistance ou de tolérance à la maladie des pieds chétifs.
Figure 3 : Pertes de rendement des variétés de blé tendre entre des microparcelles protégées via deux traitements (Karaté Zéon) et non traitées

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