Crédits carbone : réévaluer plus rigoureusement l’impact d’un projet

Des chercheurs alertent sur la surestimation des réductions de CO₂ des projets de décarbonation et proposent à la COP30 une méthode plus fiable, basée sur des zones témoins et des crédits carbone ajustés post-projet.

Augmenter l’exigence méthodologique de l’évaluation des projets de décarbonation pourrait réduire l’offre de crédits carbone mais garantirait une réelle réduction des émissions de GES.
Augmenter l’exigence méthodologique de l’évaluation des projets de décarbonation pourrait réduire l’offre de crédits carbone mais garantirait une réelle réduction des émissions de GES. © N. Cornec - Arvalis

Selon une équipe internationale de recherche1, les réductions d’émissions de CO2 apportées par les projets de décarbonation seraient souvent surestimées. Avec, à la clef, trop de crédits carbone accordés et peu d’effet réel sur le climat. L’équipe présentera une nouvelle méthode d’évaluation de l’impact de ces projets lors de la COP30, qui se tiendra en novembre au Brésil.

Pour quantifier les crédits carbone qu’un projet de décarbonation peut générer, les certificateurs se basent sur une situation de référence (celle qui aurait existé sans le projet).

Par exemple, pour un projet d’énergie renouvelable, on chiffre les besoins en électricité qui seraient couverts par des énergies fossiles en l’absence de ce projet.

Les chercheurs proposent d’appliquer les méthodes validées par la recherche académique pour estimer les impacts attendus des projets, en comparant en fin de projet la zone traitée par le projet avec une zone témoin. Le porteur de projet ne sachant pas à l’avance combien de crédits carbone lui seront alloués, la prise de risque est réelle ; l’équipe propose donc de les couvrir par des mécanismes assurantiels.

Les entreprises, quant à elles, financeraient le projet par des « contributions climatiques » n’entrant pas dans leur stratégie climatique. Puis un paiement complémentaire serait versé post-projet, une fois son impact réel établi ; alors seulement, elles intègreraient ces crédits carbone.

1. Équipe coordonnée par l’INRAE avec la participation de la Toulouse School of Economics, l’Université Paris-Dauphine PSL et l’Institut Agro.

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