Biocontrôle : le phosphonate de potassium fait son entrée sur le marché

Après une longue attente, les phosphonates de potassium viennent d’obtenir une AMM en France pour lutter contre la septoriose du blé et le mildiou de la pomme de terre. Ces substances minérales d’origine naturelle sont présentes dans la spécialité Pygmalion, commercialisée par la société De Sangosse.

Cette spécialité est étudiée dans les essais ARVALIS depuis 2011. Il s’agit de la formulation en concentrée soluble de phosphonates de potassium à 755 g/l.

Sur blé, là où un T1 est nécessaire, et sur variétés résistantes à la rouille jaune, l’arrivée de cette nouvelle solution permet d’envisager sereinement, en association avec du soufre, un T1 100 % biocontrôle.

Pygmalion peut aussi être utilisé en association avec un IDM (dont les triazoles sont les principaux représentants), toujours au T1, si un risque rouille jaune à ce stade est identifié.

Au T2, les risques étant plus importants, les conditions de son utilisation restent encore à préciser.

Pygmalion devrait figurer dès la fin novembre 2021 sur la liste des produits phytosanitaires de biocontrôle et fera prochainement l’objet d’une demande de CEPP.

Tableau 1 : Fiche d’identité de la spécialité Pygmalion
Fiche d’identité de la spécialité Pygmalion

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NB : Pygmalion est aussi homologué à 4 l/ha pour un usage contre le mildiou de la pomme de terre, dans la limite de trois pulvérisations par an à 7 jours d’intervalle.

Beaucoup de candidats pour peu de lauréats

Depuis 2013, ARVALIS teste chaque année les nouvelles substances ou agents de biocontrôle principalement sur septoriose et fusariose, mais également sur rouille brune et jaune. Entre 2017 et 2021, ce sont 66 formulations de biocontrôle (substances naturelles d’origine minérale ou animale, métabolites ou inocula de micro-organismes…) qui ont été évaluées dans les essais d’ARVALIS.

Le bilan oblige à reconnaître que le passage au champ représente un cap difficile pour les solutions de biocontrôle.

Pour accélérer la recherche dans ce domaine, l’Acta a rassemblé les instituts techniques agricoles dans le projet ABA PIC(*) lancé en juillet 2021. Il s’agit de renforcer leurs capacités d’expérimentation sur les modes d’application, d’investir sur des outils de suivi, de développer des méthodologies plus adaptées aux solutions de biocontrôle et à la mise au point de leur mode d’emploi (positionnement, conditions de succès).

(*) Projet ABA PIC : Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures

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