Une méthode simple et utile pour ajuster le futur premier apport

La bande double densité (BDD) est une méthode simple et visuelle à mettre en œuvre dès le semis du blé, qui a fait ses preuves sur le terrain.

Comment la mettre en place ?

La méthode consiste à doubler la densité de semis sur une bande de 20 à 30 m de long sur une largeur de semoir lors du semis du blé.
Un moyen simple et rapide est de re-semer une bande en travers ou en diagonale dans une zone représentative et bien visible de la parcelle. Il faut donc éviter les fourrières, les zones tassées, les andains de paille…
A noter qu’il est déconseillé de doubler la densité sur la même ligne de semis en ouvrant la distribution du semoir. Non seulement, le nombre de plantes obtenues n’est pas réellement double, mais surtout, la concurrence pour la lumière limitera la biomasse.

Comment interpréter la décoloration de la BDD ?

Au sein de cette bande, le nombre de plantes étant doublé, la consommation d’azote sera plus importante et plus précoce que le reste de la parcelle. Dès que ces plantes entreront en carence azotée, elles jauniront.

Lorsque cette zone se décolore, c’est le moment de programmer le premier apport d’azote de sortie d’hiver. L’agriculteur dispose alors d’environ une semaine pour réaliser l’apport, quelle que soit la forme retenue, avec une dose maximum de 40 kg N/ha. A ce stade, les besoins en azote des plantes sont faibles.

Dans les situations où les fournitures du sol sont suffisantes, aucune décoloration n’est observée et l’apport peut être reporté jusqu’au stade épi 1 cm.

Cette technique repose finalement sur le même objectif que la réalisation d’un reliquat sortie d’hiver : connaître la quantité d’azote disponible dans le sol. Il est en effet admis qu’un reliquat d’azote de 60 Kg dans les 60 premiers centimètres du sol permet d’envisager une impasse du premier apport.

Une méthode dédiée uniquement à l’apport tallage

Attention, la bande double densité ne peut être utilisée que pour le premier apport d'azote. En effet, cette zone tallera beaucoup moins que le reste de la parcelle du fait d’une concurrence accrue entre plantes. Elle ne sera plus représentative de l’état de nutrition de la parcelle. Le pilotage des apports suivants, en particulier de l’apport de fin montaison, pourra en revanche s’appuyer sur un outil d’aide à la décision.