Protection des céréales : comment agissent les substances actives régulatrices ?

Les régulateurs inhibent différentes phytohormones impliquées dans la croissance des céréales. Revue des modes d’action des cinq substances régulatrices efficaces sur céréales à paille.

Ces substances actives à propriété régulatrice sont le chlorméquat chlorure et le mépiquat (de la famille des ammoniums quaternaires), le trinéxapac-éthyl, la prohexadione-calcium (à activité proche de celle des herbicides de la famille des ACCases) et l’étéphon.

Le chlorméquat et le mépiquat inhibent les premières étapes de la biosynthèse des phytohormones de la famille des gibbérellines. Ils induisent une diminution de l’élongation cellulaire, un épaississement des parois cellulaires et un épaississement des tissus de la tige. Le chlorméquat est également formulé dans certaines spécialités avec du chlorure de choline. Cette dernière substance n’a pas d’activité régulatrice en tant que telle, mais elle renforce indirectement l'effet du chlorméquat sur l'élongation.

Le trinéxapac-éthyl agit également comme un « anti-gibbérellines » : il bloque le fonctionnement d’enzymes clefs de leur biosynthèse. En outre, il est transporté au niveau des méristèmes et inhibe l’enzyme clef de la synthèse des acides gras. Le prohexadione-calcium a une activité similaire au trinéxapac-éthyl.

L’étéphon est capable de migrer rapidement vers les tissus en croissance active où il est décomposé en éthylène. Celui-ci inhibe la production d’auxines, autres phytohormones.

Choisir la substance active en fonction de l’espèce céréalière

Compte tenu du mode d’action de ces molécules et des variations d’équilibre des phytohormones dans la céréale au cours du temps, l’application d’un « anti-gibbérellique » en début de croissance des entre-nœuds réduit leur élongation. Aux stades ultérieurs de développement du blé, l’influence des gibbérellines sur son développement est beaucoup plus limitée, tandis que le rôle des auxines devient prépondérant.

Pour d’autres céréales, comme l’orge ou le seigle, l’équilibre gibbérellines-auxine tourne à l’avantage de l’auxine (tableau 1). L’effet des gibbérellines est alors passager et limité aux stades précoces. Ces céréales sont moins raccourcies par les régulateurs anti-gibbérelliques, et particulièrement par les spécialités à base de chlorméquat.

De facto, l’étéphon agit principalement sur les orges et seigle, tandis que le chlorméquat est plus actif sur blé. Le trinéxapac-éthyl et la prohexadione-calcium sont plus polyvalents et sont efficaces sur l'ensemble des cultures.

Tableau 1 : Equilibre relatif en auxine et en gibbérellines dans différentes céréales
Equilibre relatif en auxine et en gibbérellines dans différentes céréales

Source : T. Szöke

Selon la céréale, les proportions d'auxine et de gibbérellines sont différentes et varient au fil du cycle de la culture.

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