Orges : les derniers acquis pour ajuster l’itinéraire technique

Lors de ce webinaire, ARVALIS a mis l'accent sur les dernières références acquises sur trois sujets de l’itinéraire technique des orges : la date de semis, la fertilisation azotée et la protection contre les maladies.
Webinaire Arvalis sur la conduite des orges

Visionnez le replay du webinaire du 24 novembre 2021 (1h30)

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En France, les orges s’étendent, en moyenne, sur 1.8 million d’hectares, dont 1,2 en orges d’hiver et 0.6 en orges de printemps. La production s’établit à environ 12 millions de tonnes, dont près des trois-quarts sont exportées. Les orges fourragères dominent avec 8 millions de tonnes, mais les orges brassicoles constituent une spécificité française à l’échelle mondiale. En effet, 20 % des bières brassées dans le monde le sont à partir d’orges brassicoles françaises sous forme de grains ou de malt.

Figure 1 : Les chiffres-clés de la filière orges en France en moyenne au cours des dernières années
Les chiffres clés de la filière orges en France en moyenne au cours des dernières années

(OH = orge d’hiver, OP = orge de printemps, FAB = Fabriquant d’aliment du bétail)

Au sommaire de ce webinaire :• La date de semis, clé de la mise en place du rendement et de la qualité dans un contexte devenu multi-contraignant
Gestion de la fertilisation azotée avec des outils de pilotage pour profiter des années favorables
Protéger contre les maladies du feuillage dès le semis ?

La date de semis, clé de la mise en place du rendement et de la qualité dans un contexte devenu multi-contraignant

Les orges sont amenées à faire face à des accidents climatiques de plus en plus imprévisibles tels que l’hydromorphie automnale, les gels printaniers tardifs, la sécheresse en cours de montaison, l’échaudage de fin de cycle… Leurs conséquences sur le rendement dépendent de leur intensité et du stade de la culture. En effet, la résistance des orges varie selon leurs enracinements et leurs stades de développement.

Figure 2 : Accidents potentiels au cours du cycle de développement des orges selon leur date de semis
Date de semis et phénologie : éviter les accidents... autant que possible !

Depuis quelques années, dans la grande moitié nord de la France, les hivers sont plutôt moins rigoureux. En conséquence, les semis plus tardifs d’orges d’hiver, décalés de 15 à 20 jours, n’impactent plus autant le rendement qu’il y a 20 ou 30 ans. De plus, ce décalage de la date de semis est un levier agronomique puissant dans la lutte contre les bioagresseurs (rhynchosporiose, pucerons vecteurs de JNO...) et les adventices graminées.

Concernant l’orge de printemps, le créneau idéal de semis se situe entre la mi-février et la mi-mars dans la majorité des secteurs où elle est cultivée, dans le grand quart nord-est de la France par exemple. Le semis d’automne, qui se développent de plus en plus dans les zones aux sols superficiels du grand Centre, exposent l’orge au gel d’hiver mais lui évitent une fin de cycle échaudante. Avec un enracinement plus précoce, l'orge de printemps semée à l'automne devient plus robuste face aux stress hydriques de printemps.

Le choix de la date de semis des orges est une technique en évolution. Elle doit se réfléchir comme un véritable compromis entre la valorisation du potentiel, la nuisibilité des maladies et l’exposition aux risques climatiques.

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Gestion de la fertilisation azotée avec des outils de pilotage pour profiter des années favorables

L’année 2021 fait face à une flambée des prix de l’azote sans précédent. Avant d’envisager une réduction de la dose d’azote, d’autres leviers sont prioritaires sur les orges afin de préserver rendements et teneurs en protéines, en particulier pour le débouché brassicole.

Le premier levier repose sur le calcul précis des doses d’azote prévisionnelles. Pour cela, chaque poste de la méthode du bilan doit être adapté au contexte de l’année. Par exemple, la réalisation d’un reliquat de sortie d'hiver présente l’intérêt de préciser les fournitures du sol.

Le second levier s’appuie sur la prise en compte de l’efficience des apports d’azote, notamment sur les orges de printemps qui font face à des conditions de valorisation souvent plus difficiles que leurs homologues d’hiver. Cela se traduit par un coefficient apparent d'utilisation (CAU) de l'azote plus faible (figure 3).

Figure 3 : Variabilité du coefficient apparent d'utilisation de l'azote en orge d'hiver (à gauche) et en orge de printemps (à droite)
Variabilité du CAU en orge d'hiver (à gauche) et en orge de printemps (à droite)

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Pour gagner en efficience, le fractionnement des apports peut également être un levier d’intérêt. Il offre une plus grande probabilité d’apporter de l’azote avant des pluies et permet de faire coïncider la mise à disposition de l'engrais avec des cinétiques d’absorption plus importantes. Sur orge de printemps, même en situations sèche au printemps, la stratégie de fertilisation la plus robuste est d’apporter un tiers de la dose totale au semis, puis deux-tiers à tallage. Sur les orges d’hiver, un fractionnement en trois apports sécurise le rendement sans pour autant augmenter significativement la teneur en protéines.

Enfin, des outils de pilotage de la fertilisation azotée sont disponibles sur les orges, tels que le N-Tester (méthode HNT Extra développée avec YARA) ou encore Farmstar Orge. Bien que leurs fonctionnements diffèrent, ils permettent de lever d’éventuelles carences azotées avant l’apparition de la dernière feuille. Pour l'outil N-Tester (figure 4), il est nécessaire de prévoir une zone surfertilisée au moment du second apport. Mettre en œuvre ces outils, c’est adapter la dose d’azote au potentiel de l’année, d’autant plus lorsque ce potentiel semble plus prometteur qu’initialement imaginé.

Figure 4 : Utilisation du N-Tester sur les orges pour profiter des contextes favorables

Utilisation du N-Tester sur les orges pour profiter des contextes favorables

1-2 N : stade 1-2 nœuds ; 2 N : stade 2 nœuds
OHB = orge d’hiver brassicole ; OPB = orge de printemps brassicole

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Protéger contre les maladies du feuillage dès le semis ?

L’année 2021 se caractérise par une pression maladie modérée sur les orges d’hiver comme de printemps, dominée par la rhynchosporiose puis l’helminthosporiose tardivement. La rouille naine est également présente dans l’Ouest. En 2021, dans les essais conduits par ARVALIS, l’impact des maladies en l’absence de protection fongicide s’élève à 11,3 q/ha sur les orges d’hiver, contre 8,2 q/ha en 2020 et près de 15 q/ha sur les vingt dernières années.

Le Réseau Performance confirme la résistance de l’helminthosporiose de l'orge vis-à-vis de certaines familles de matières actives. Sur le plan pratique, il est recommandé de diversifier les modes d’action et les molécules : une seule strobilurine par saison, une seule application de SDHI par saison, et - dans les deux cas - toujours les associer à une triazole. S’agissant des triazoles, on s’efforcera également d’alterner les molécules.

Depuis cet automne, une offre technique permet de protéger les orges contre les maladies foliaires, en particulier la rhynchosporiose, avec le traitement de semences Systiva (BASF), à base de SDHI. Si les données techniques et économiques donnent, en moyenne, un gain limité par rapport à un traitement foliaire en début de montaison, les risques d’accélération de la sélection de souches résistantes aux SDHI nous paraissent trop importants pour encourager la stratégie Systiva. De plus, le principe d’un traitement de semence systématique va à l’encontre du principe de la protection intégrée et du développement des outils d'aide à la décision (OAD).

Par ailleurs, il est important de rappeler qu'un traitement précoce (T1) n’est pas valorisé sur orge d’hiver. Son intérêt n’est justifié que dans une situation sur deux. Il conviendra alors d’utiliser un OAD mis au point récemment par ARVALIS, d’observer les parcelles afin d’intervenir ou pas. Pour lutter efficacement contre les maladies des orges d’hiver, des leviers agronomiques doivent être utilisés en amont de la lutte chimique. Parmi les leviers qui impactent le plus la pression maladie, le choix variétal est le plus important.

Figure 5 : Intérêt d'un traitement précoce sur orge d'hiver
Intérêt du T1 sur orge d'hiver

Retrouvez l'ensemble des webinaires d'automne sur notre chaîne YouTube.

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