Prosulfocarbe : attention aux règles d'application pour pérenniser son utilisation

Depuis 2017, l’utilisation de matériels homologués antidérives est obligatoire pour appliquer les produits à base de prosulfocarbe.

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Depuis le 1^er novembre 2023, le stade d’application limite sur céréales à paille ainsi que les doses d’homologation ont été révisés. Les nouvelles doses homologuées passent à 3 l/ha lorsqu’elles étaient homologuées à 5 l/ha. C’est le cas en blé tendre d’hiver, blé dur, orge d’hiver, seigle, triticale, épeautre et pomme de terre. Quant au stade d’application limite, il a été revu à la baisse pour l’ensemble des céréales à paille : il n’est plus possible de traiter au-delà de BBCH 13 (3 feuilles) sur ces cultures.

Au printemps 2025, dans le cadre de l’actualisation de l’évaluation du risque pour les riverains et personnes présentes, l’Anses a confirmé le maintien des AMM pour certains produits à base de prosulfocarbe, tels Défi ou Daiko à la gamme de Syngenta, Roxy 800 dans celle de Certis, Linati chez Adama, ou encore Eledura dans celle de Corteva. En revanche, certaines homologations ont été retirées pour faute d’éléments de réponses fournis à l’Anses sur les risques de dérive (voir sur le site E-Phy).

Par ailleurs, depuis le 1^er avril 2025, l’Anses précise les règles à respecter en matière de Distances de Sécurité pour les Personnes Présentes et Résidents (DSPPR). Deux options sont possibles :

• Respecter une distance d’au moins 10 mètres entre la rampe de pulvérisation et l’espace fréquenté par les personnes présentes lors du traitement (ou susceptible d’être fréquenté par des résidents) et utiliser un matériel permettant une atténuation de la dérive d’au moins 90 %.
• Ou, à défaut, respecter une distance d’au moins 20 mètres entre la rampe de pulvérisation et l’espace fréquenté par les personnes présentes lors du traitement (ou susceptible d’être fréquenté par des résidents) et utiliser un matériel permettant une atténuation de la dérive d’au moins 66 %.

A noter que, pour le produit Eledura, les conditions sont différentes : respecter une distance de 5 mètres avec les zones d’habitation et utiliser des buses permettant une réduction de la dérive de 50 %.

En considérant les résultats d’essais réalisés en 2021, il est conseillé d’utiliser uniquement des buses homologuées à 90 % que l’on ait ou non une distance de sécurité à respecter afin de limiter au maximum les risques et maximiser les chances de préservation de la substance active dans le futur.

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Attention aux cultures non-cibles à proximité

En plus des DSRPP, des distances de sécurité sont toujours à respecter avec les plantes non-cibles à proximité des parcelles de céréales à désherber. Les cultures concernées sont les suivantes :

• cultures fruitières : pommes, poires.
• cultures légumières : mâche, épinard, cresson des fontaines, roquette, jeunes pousses.
• cultures médicinales : artichaut, bardane, cardon, chicorée, piloselle, radis noir, bourgeons de cassis, échinacée, pissenlit, cataire, vigne rouge (feuilles).
• autres cultures : sarrasin, quinoa, chia, millet, moha, sorgho.

Cette liste de cultures est susceptible d’être modifiée par l’ANSES dans le cadre de la Phytopharmacovigilance.

Ainsi, les mesures de gestion imposent « pour les applications d’automne et afin de limiter les contaminations des cultures non-cibles :

• dans le cas de cultures non-cibles situées à moins de 500 m de la parcelle traitée : ne pas appliquer du prosulfocarbe avant la récolte de ces cultures ;
• dans le cas de cultures non-cibles situées à plus de 500 m et à moins de 1 km de la parcelle traitée : ne pas appliquer de prosulfocarbe avant la récolte de ces cultures ou, en cas d’impossibilité, appliquer le produit uniquement le matin avant 9 heures ou le soir après 18 heures, en conditions de température faible et d’hygrométrie élevée ».

La mise en œuvre de ces précautions d’emploi par tous les utilisateurs conditionne le maintien de cette solution de désherbage dans les années à venir.