JNO et pieds chétifs : les enseignements de la dernière campagne

Alors que la période de semis des céréales d’hiver approche, il sera à nouveau essentiel de surveiller les risques liés aux pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) et aux cicadelles responsables de la maladie des pieds chétifs. Retour sur les observations de la dernière campagne et les enseignements à retenir pour mieux anticiper l’automne à venir.

Un puceron d'hiver ailé et pucerons sur une jeune plante d'orge, stade 1 feuille
Un puceron d'hiver ailé et pucerons sur une jeune plante d'orge, stade 1 feuille

L’automne 2024 a débuté par des précipitations significatives jusqu’à la mi-octobre et des températures supérieures aux normales de début octobre à mi-novembre. Ces conditions ont favorisé une présence précoce de pucerons sur les tous premiers semis. Cependant, les fortes pluies ont retardé la plupart des semis, décalant en moyenne d’une semaine la levée du blé et de l’orge, ce qui a pu réduire le risque en déplaçant la période de sensibilité des cultures aux pucerons et aux cicadelles.

À partir de mi-novembre, l’alternance de redoux et de vagues de froid, parfois accompagnées de gelées, a permis de contenir les populations de pucerons dans la plupart des situations.

Par ailleurs, les fortes précipitations de début d’automne, le manque d’ensoleillement persistant, ainsi que la baisse des températures en fin d’automne ont globalement freiné le développement des populations de cicadelles, à l’exception de quelques observations ponctuelles dans le Sud.

35 % des parcelles du réseau BSV au-dessus du seuil

Les informations recueillies par le réseau Vigicultures® à l'automne 2024 montrent une pression significative de pucerons, avec environ 35 % des parcelles surveillées dépassant le seuil d’intervention recommandé par ARVALIS. Sur les 15 dernières années, l'automne 2024 se situe légèrement au-dessus de la moyenne en termes de fréquence de situations à risque (figure 1).

Figure 1 : Répartition des parcelles (en %) selon l’intensité de pucerons observés au cours des automnes de 2010 à 2024 à l’échelle nationale

Figure 1 : Répartition des parcelles (en %) selon l’intensité de pucerons observés au cours des automnes de 2010 à 2024 à l’échelle nationale
(source : Vigicultures®)

Les espèces de pucerons identifiées sur les sites d’essais au cours de l’automne 2024 restent globalement conformes aux données historiques. Cela dit, l’espèce Sitobion avenae a été retrouvé en plus grande proportion que les années précédentes sur les sites de Saint-Pierre-d’Amilly (17) et du Subdray (18). De plus, sur le site de Saint-Pierre d’Amilly (17), bien que l’orge et le blé tendre aient été semés à la même date, les pucerons de l’espèce Rhopalosiphum maidis ont été observés uniquement sur l’orge, ce qui est cohérent avec les observations historiques.

Figure 2 : Part relative des différentes espèces de pucerons prélevés à l’automne sur plantules d’orge et de blé sur trois sites (départements 17, 18 et 81), suivant l’année

Attention : effectifs de pucerons variables suivant les sites et les années.

Printemps 2025 : une expression globalement modérée, localement importante

Les infestations, plutôt modérées, associées aux retards des dates de semis ont globalement permis de limiter l’infection et donc l’apparition des symptômes de JNO dans les parcelles. Néanmoins, localement, des symptômes d’intensité variable ont été observés, notamment dans le sud et l’ouest de la France. En ce qui concerne la maladie des pieds chétifs, peu de cas ont été constatés cette année.

Il est important de rappeler que la gravité de ces maladies virales dépend de nombreux facteurs. L’abondance d’insectes vecteurs de virus, leur activité et leur durée de présence sur la parcelle sont des éléments importants, mais pas seulement. Les caractéristiques des virus, la culture elle-même (sensibilité, stade au moment de l’inoculation) et l’interaction avec d’autres stress (climat, alimentation) interviennent également. Dans ces conditions, la vigilance est toujours de mise dès lors que les conditions automnales sont favorables à l’activité de ces insectes.

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