Itinéraire technique : la quête d’un tournesol toujours plus robuste

L’implantation conditionne grandement les performances du tournesol, en particulier son comportement durant la séquence estivale. Pour les accompagner dans cette phase clé, les producteurs disposent d’un panel d’outils, qui s’étoffe pour s’adapter à un contexte changeant.
Un peuplement homogène de 5 à 7 pieds par m² est l’un des états clés favorables à l’obtention d’un tournesol robuste.

Les à-coups climatiques estivaux, de plus en plus fréquents et intenses, influent inévitablement sur l’expression du potentiel du tournesol. Aussi les produc­teurs doivent-ils absolument réussir une implantation et un démarrage de cycle optimaux, capables de rendre le tournesol plus robuste face à ces contrastes. Un tournesol robuste doit être en mesure d’exprimer pleinement son potentiel en n’étant limité ni par son peuplement, ni par sa surface foliaire, en valorisant au mieux les ressources hydriques estivales, tout en apportant des bénéfices à l’ensemble du système de culture.

Un point technique dédié à l’implantation

La météo exerce une forte influence sur le cycle du tournesol et sur son déroulement. A la levée, des températures douces favorisent un démarrage rapide de la culture. La phase végétative requiert des ressources hydriques, mais sans excès, de façon à éviter l’exubérance du feuillage. A l’approche de la floraison, une disponibilité hydrique et une somme de degrés jours suffisantes sont nécessaires à la mise en place de la surface foliaire. Enfin, le maintien de l’indice foliaire doit être le plus long possible, de façon à bien remplir les graines grâce aux transferts d’assimilas depuis les feuilles vers les graines.

Il est important d’analyser comment les besoins en eau et en températures de la culture de tournesol se positionnent par rapport à « l’offre » climatique potentielle, afin de déterminer les périodes optimales auxquelles doivent survenir les stades clés de la culture. Cette expertise a été menée dans le Point technique1 « Réussir son implantation pour obtenir un tournesol robuste » de Terres Inovia, paru à l’automne 2023, qui préconise une entrée en floraison du tournesol début juillet, et une levée avant le 1er mai, pour une majorité du territoire national. Une analyse pluriannuelle d’enquêtes menées par l’institut auprès des producteurs français entre 1996 et 2021 conforte ces conclusions. Elle a montré que les semis précoces sont corrélés à des rendements du tournesol en tendance plus élevés.

Des états clés nécessaires à la réussite de l’implantation

La période de semis n’est pas la seule condition d’obtention d’un tournesol robuste. D’autres états clés sont mis en avant dans le Point technique. à commencer par l’état structural du sol, qui joue un rôle primordial à deux niveaux : le lit de semences doit permettre la bonne levée de la culture, et l’horizon sous-jacent, favoriser le bon enracinement et donc la nutrition de la culture. Ainsi, l’observation du sol juste avant le début de la période habituelle de travail permettra d’optimiser les pratiques lors de l’interculture, que ce soit en termes de travail du sol ou de gestion des couverts d’interculture. Au préalable, il est également pertinent de capitaliser l’historique parcellaire, en repérant dans les cultures précédentes les zones de parcelles présentant des problèmes structuraux, ainsi que les adventices estivales difficiles pour le tournesol. Sans oublier l’importance de noter les maladies et ravageurs ayant généré des dégâts significatifs lors de la précédente culture de tournesol.

Quid des couverts végétaux ?

Les couverts d’interculture sont intimement liés au tournesol. La longue période d’interculture précédant le semis du tournesol permet d’y positionner aisément ces plantes de services. Avant tournesol, de nombreuses espèces sont mobilisables, en particulier les mélanges à base de légumineuses. Ces dernières permettent de viser une restitution d’azote minéral pour le tournesol, un stockage de carbone dans le sol et une protection contre l’érosion. Des travaux sont menés actuellement pour combiner l’atteinte des bénéfices écosystémiques des couverts végétaux et la réussite du tournesol, car ces deux objectifs vertueux ne sont pas forcément évidents à obtenir simultanément.

Un fois semé, un tournesol démarrant trop lentement est vulnérable aux attaques de bioagresseurs. Si la levée dure plus de 20 jours, le rendement de la parcelle est affecté. L’objectif est donc que les cotylédons (stade A2) soient étalés en moins de 14 jours. Si les conditions de semis favorables à l’atteinte de cet objectif sont bien connues et largement diffusées par Terres Inovia, les méthodes pour évaluer la vigueur du tournesol au démarrage sont en cours d’élaboration et de validation technique et scientifique.

L’optimum de densité de peuplement pour la culture de tournesol se situe entre 5 et 7 plantes par m², selon le réservoir hydrique du sol et l’écartement entre rangs. L’homogénéité et la régularité du peuplement revêtent également une importance cruciale. Par conséquent, la maîtrise des bioagresseurs de début de cycle est essentielle, car ils peuvent altérer significativement la structure de peuplement et le rendement.

Enfin, un indice foliaire (surface foliaire sur une surface de sol correspondante) compris entre 2,5 et 3 en entrée floraison est à rechercher pour maximiser l’interception lumineuse sans entraîner de consommation excessive en eau. Le raisonnement de la fertilisation azotée et la maitrise de la flore adventice en sont les conditions de réussite principales.

Des outils pour aider à faire les bons choix

L’ensemble des états clés et conditions de réussite d’un tournesol robuste ont été synthétisés dans un tableau de bord à destination des agriculteurs et techniciens, à découvrir dans le Point technique. C’est un outil de pilotage permettant, quel que soit le contexte de production, de mettre au point et de tester des stratégies d’obtention d’un tournesol robuste, mais aussi d’analyser les réussites et les échecs afin d’identifier les pistes d’amélioration pour l’avenir.

De nombreux outils numériques ont par ailleurs été développés, autour de l’implantation mais aussi des autres phases de la culture (figure 1). De la gestion de l’interculture à la récolte du tournesol, ils accompagnent les producteurs dans leurs choix, et dans l’adaptation des pratiques au contexte de production.

(1) Ce Point technique est disponible sur https://www.terresinovia.fr/produits-et-services.

OUTILS DE PILOTAGE : toute une gamme pour maitriser l’itinéraire du tournesol

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