État des céréales : les blés s’en sortent bien, pour l’instant

Le déficit hydrique du printemps 2023 entraine une forte baisse des surfaces de maïs grain au profit du tournesol. Pour les céréales à paille, le potentiel reste prometteur.
État des céréales : les blés s’en sortent bien, pour l’instant

Après un hiver sec partout en France, et malgré les pluies excédentaires de plus de 40 % en mars par rapport aux normales de saison, 75 % des nappes phréatiques françaises demeurent dans une situation peu satisfaisante, selon le BRGM, et un important risque de sécheresse prévaudra en 2023 sur les nappes à enjeux agricoles (figure 1). À cela s’est ajouté un ensoleillement un peu déficitaire dans toute la moitié nord de la France en avril et mai. Quels impacts en attendre sur les cultures de céréales ?

Peur de restrictions d’irrigation

Les surfaces françaises en maïs grain en 2023 sont prévues * en nette baisse de 7,6 % par rapport à 2022. Selon Adèle Dridi, chargée d’études économiques en céréales chez FranceAgrimer, qui les commentait lors du point presse du Conseil spécialisé des grandes cultures le 17 mai dernier, «le déficit hydrique enregistré ce printemps dans le sud-est de la France impacte la disponibilité de l’eau pour les cultures. À tel point que certains maïsiculteurs de la région ont renoncé à semer du maïs cette année par peur de ne pas pouvoir irriguer - au profit du tournesol ». Néanmoins, selon Abir Mahajba, cheffe de projet Céré’Obs **, début mai, 80 % des surfaces prévues en maïs avaient été semées en moyenne France entière – bien que seules 45 % aient levé à cette date, avec plus de dix jours de retard en raison, notamment, de la fraîcheur printanière. « Les levées sont toutefois rapides et homogènes » précisait-elle.

Céréales : conditions bonnes à très bonnes

Du côté des céréales à paille, début mai, seules 21 % des surfaces de blé tendre en place avaient atteint le stade « épiaison » en moyenne sur la France entière - contre 25 % en moyenne quinquennale, avec une forte disparité géographique. Ainsi 0 % des surfaces concernées avaient atteint ce stade en Hauts-de-France, 4 % en Île-de-France, mais 74 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 85 % en Occitanie, en raison du temps froid et couvert dans la moitié nord. 71 % des surfaces d’orge d’hiver et 51 % des surfaces de blé dur avaient atteint ce stade, alors que 51 % des surfaces d’orge de printemps ont atteint le stade « 2 nœuds » – des situations dans les moyennes quinquennales avec, là encore, avec une forte disparité nord-sud. « À date, les conditions de culture des céréales à paille sont néanmoins bonnes à très bonnes, et le potentiel de rendement est prometteur » concluait Abir Mahajba.

(*) Prévisions du Service de statistiques et prospectives du ministère de l’Agriculture.

(**) Proposé par FranceAgriMer, Céré’Obs * est un outil national de suivi hebdomadaire de l’état d’avancement de cinq céréales (blé tendre, orge d’hiver, blé dur, orge de printemps et maïs grain), du semis à la récolte, à l’image de ce que produit l’USDA. Les données de Céré’Obs sont disponibles sur https://cereobs.franceagrimer.fr

Quelques faits & chiffres frappants pour les brèves, issus de cette conférence-47 % Le stock final français de blé dur estimé en mai 2023 est en forte baisse par rapport au stock 2022 : autour de 78 kt, contre 147 kt en 2022, soit un niveau historiquement faible.
D’après Adèle DRIDI (FAM).

1,3 millions d’hectares en maïs grain
– c’est la plus faible surface depuis 30 ans en France. Le manque de disponibilité d’eau d’irrigation attendue dans le sud est pointée du doigt. Pour la même raison, les surfaces en tournesol attendues sont les plus élevées depuis 25 ans.
D’après Adèle DRIDI (FAM)

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