Estimer le rendement avant récolte est-il vraiment utile ?

Le rendement étant le premier critère de variation du résultat économique d’une exploitation agricole, il peut être tentant de l’estimer avant la récolte pour se donner de la visibilité. Mais l'exercice s'avère assez difficile et demande de l'expertise, selon Jean-Charles Deswarte, ingénieur chez Arvalis.
Estimer les rendements du blé avant récolte sert surtout à détecter les problèmes.

Estimer les rendements du blé avant récolte sert surtout à détecter les problèmes.

Des estimations illusoires avant le mois de juin

« En céréales à paille, il est illusoire d'estimer les rendements avant le mois de juin, car trop de paramètres peuvent encore bouger », plante Jean-Charles Deswarte, ingénieur chez Arvalis. Le nombre de grains par épi et le poids de mille grains (PMG) notamment ne sont pas encore fixés.

Seules des estimations sur les parcelles ayant subi un aléa climatique (inondation, grêle…), où les dégâts sont visibles à l’œil nu, peuvent avoir du sens. Dans ce cas, l’agriculteur fera une estimation à partir de sa connaissance des rendements habituels de la parcelle en question.

Détecter des phénomènes rares

Courant juin, l’estimation a déjà plus de sens. « Mais la manipulation prend du temps et comporte des biais », prévient Jean-Charles Deswartes. Il s’agit de délimiter une surface, compter le nombre de plantes par m2 et le nombre de grains par épi : il faut pour cela prélever des épis à différents endroits de la parcelle et les battre. « En réalité, l’intérêt principal de cet exercice est de détecter les évènements rares comme les problème de stérilité des épis », poursuit l’ingénieur.

Sur blé tendre, on considère qu’il faut une quarantaine de grains par épi. S’il y en a beaucoup moins, il faut alors augmenter l’échantillon et, si la situation se confirme, prendre contact rapidement avec son assureur pour réaliser une expertise avant récolte.

Des pertes liées aux maladies très dépendantes de la parcelle

Quant aux pertes de rendements liés à la présence de maladie, ce n’est qu’à l’approche de la récolte que l’on pourra réellement se faire une idée. « C’est très dur à estimer car cela dépend vraiment de la parcelle : de la variété, du nombre de traitements effectués, etc. »

En résumé, estimer finement ses rendements avant la récolte est irréaliste. « Globalement seules les grosses gamelles s’anticipent, pas les bonne années », conclut Jean-Charles Deswartes. 

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