Les résistances aux fongicides sont toujours présentes
Lorsque traiter devient nécessaire, il est essentiel d’alterner les modes d’action.
En 2024, de nombreux échantillons de feuilles portant des symptômes de septoriose ont été collectés et envoyés au laboratoire INRAE BIOGER par les membres du Réseau Performance1. Ils ont permis d’étudier des populations de septoriose (Zymoseptoria tritici) provenant de 15
Différentes catégories de résistance
Ces analyses contribuent au suivi de l’évolution de la sensibilité des souches de septoriose vis à vis des fongicides. Elles sont classées en 4 catégories :
- Les souches résistantes aux triazoles, elles-mêmes subdivisées en trois classes
- Les souches résistantes aux SDHI (Succinate DésHydrogènase Inhibitors)
- Les souches résistantes aux strobilurines (Qoi)
- Les souches sensibles aux IDM (Inhibiteur de DéMéthylation)
Pour ralentir la progression des résistances des pathogènes aux fongicides, la note commune 2024 de l’Inrae - Anses - Arvalis, recommande en premier lieu de recourir aux variétés peu sensibles aux maladies, en priorisant la résistance aux maladies ayant le plus d’impact sur le rendement ou sur la qualité sanitaire comme les variétés résistantes à la fois à la rouille jaune et à la septoriose. Les experts soulignent l’intérêt de diversifier les variétés à l’échelle d’une exploitation, de la microrégion et d’une année sur l’autre pour conserver la durabilité des résistances génétiques et opposer des barrières à la dispersion des résistances des pathogènes aux fongicides. La note commune de 2025 sera diffusée fin janvier par les canaux internet habituels.
Une résistance bien installée, surtout au Nord
Les souches TriLR sont maintenant anecdotiques et représentent en moyenne moins de 1
En 2024, la proportion de populations présentant des souches résistantes aux SDHI est restée stable (occurrence 93
Il est important de rappeler que les SDHI sélectionnent aussi des souches de type MDR et qu’il est souhaitable d’anticiper le risque de résistance multiple CarR + MDR.
Aucune souche résistante spécifiquement au fenpicoxamide (QiI) n’a été détectée en 2024.
La situation en 2024 vis-à-vis de la résistance aux IDM et aux SDHI est stable par rapport à 2023.
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Renforcer les bonnes pratiques
La gestion responsable des fongicides doit se poursuivre pour limiter la progression des souches résistantes. En priorité, il ne faut intervenir que si c’est nécessaire voire indispensable, c’est pourquoi, l’utilisation d’un OAD est fortement conseillée. Lorsque traiter devient obligatoire, il est essentiel d’alterner les modes d’action avec, notamment, une seule application par programme de SDHI, de strobilurine, de prothioconazole, de fenpicoxamide. Il faut aussi éviter d’utiliser deux fois la même matière active de type triazole. Enfin, il est recommandé d’utiliser, si possible, un multisite comme le soufre ou le folpel au T1 et au T2 dans les régions du Nord de la France où la résistance est la plus implantée.
(1) 24 partenaires régionaux participent au réseau Performance : ADAMA, AGORA, ARVALIS, BASF, BAYER, CA 02, CA 03, CA 80, CA IdF, CERESIA, CORTEVA, CRA-W, De SANGOSSE, NORD NéGOCE, NORIAP, SETA de Bapaume, SIPCAM, STAPHYT, SUMITOMO, SYNGENTA, TERNOVEO, UNEAL, UPL, Val de Gascogne, VIVESCIA.
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