Couverts : Les semis précoces sont plus rentables

Le semis précoce de couverts a un meilleur impact sur la marge directe que le semis tardif, en grande partie grâce aux économies sur les charges de mécanisation.
Les semis précoces sont plus rentables

Une évaluation économique de la marge directe selon l’espèce de couvert semée (figure 1) a été réalisée en monétisant deux services1 apportés par les couverts : les restitutions au sol d’azote minéralisé et de carbone humifié. Le potentiel de minéralisation des résidus du couvert dans les six mois a été valorisé au prix « moyen » de 1 €/kg N, et les apports de carbone humifié au sol, à 30 €/t C.

Figure 1 : Impact des couverts sur la marge directe par rapport à un sol nu, selon les espèces semées et la date de semis.
Impact des couverts sur la marge directe par rapport à un sol nu, selon les espèces semées et la date de semis.
Origine des semences : certifiées sauf si (F) est mentionné.

De ces bénéfices économiques sont déduits le coût des semences2 et les charges de mécanisation. Ces dernières ont été estimées selon l’hypothèse de trois déchaumages sur sol nu (71 €/ha) et, pour un semis précoce, d’un semis direct avec outil à dents suivi d’un demi-broyage (55 €/ha) ; ou, si semis tardif, d’un déchaumage suivi d’un semis en combiné suivi d’un demi-déchaumage (84 €/ha).

Le semis précoce conduit globalement à une meilleure marge directe que le semis tardif, grâce aux économies sur les charges de mécanisation (de 23 €/ha en moyenne). La vesce, la gesse et le fenugrec en pur sont pénalisés par le coût de leurs semences ; les autres légumineuses sont plus à leur avantage en raison de semences moins onéreuses. Six non légumineuses ou associations offrent même un léger gain de marge par rapport au sol nu, de 10 à 30 €/ha. À défaut de représenter des sommes élevées, cela permet de bénéficier de services chiffrables (carbone et azote) et moins chiffrables (structure du sol, biodiversité…) pour un impact économique non négatif.

Les couverts semés plus tard sont moins favorables sur un plan économique que les semis précoces (35 €/ha de moins en moyenne). Certaines espèces non légumineuses (moutarde, avoine et cameline) arrivent à faire jeu égal avec le sol nu.

En définitive, les associations avec légumineuse semées tôt améliorent peu la marge par rapport à une moutarde semée autour du 1er septembre - une pratique très répandue en plaine. Cela dit, le coût des semences est rentabilisé tout en apportant des bénéfices agronomiques et environnementaux.

(1) Les couverts apportent d’autres bénéfices au sol ou à l’environnement, plus difficiles à quantifier et qui n’ont pas été pris en compte dans cette évaluation.
(2) Coûts de semences certifiées, sauf pour quelques espèces à grosses graines (féverole, pois, tournesol et avoine de printemps) dont les semences peuvent être produites à la ferme. Coût des semences estimé à 30 €/ha pour les associations sans légumineuse et à 50 €/ha avec légumineuse.

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