Observations de rouilles : faut-il s’inquiéter ?
Les premières pustules de rouille brune sur blé et de rouille naine sur orge ont été observées très tôt cette année : dès la fin janvier, en Poitou-Charentes et en Ile-de-France sur variétés sensibles. Ce scénario rappelle celui de l’automne/hiver 2006-2007 où les premières pustules de rouille brune avaient été observées encore plus tôt, dès la fin novembre, y compris dans la moitié nord de la France. Pour la campagne en cours, les sommes de températures sont, pour le moment, similaires au scénario 2006-2007. On observe des écarts quotidiens de température moyenne par rapport à la référence 2002-2021 sur la période du 10/10/22 au 15/11/22 puis du 20/12/22 au 15/01/23. En outre, le cumul de températures entre le 1er octobre 2022 et le 9 février 2023 est excédentaire dans toutes les régions. Ce « réchauffement climatique » conduit à un risque potentiel de développement avant épiaison plus fréquent, et donc nettement plus préjudiciable. Mais les variétés de 2023 ne sont plus aussi sensibles que celles de 2007.
Pour le moment, il n’y a pas lieu de s’inquiéter car il est bien trop tôt pour traiter. En revanche, le début du printemps sera déterminant, c’est-à-dire le climat de mars et avril. En 2007, le mois d’avril - particulièrement chaud - avait prolongé la tendance, malgré l’absence de pluie. Les spores de rouille brune ont besoin d’eau libre pour germer, mais dans le cas de 2007, la rosée du matin a pu suffire…