Un rapport * du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), a évalué le surcoût de l’adaptation des filières agricoles et alimentaires au réchauffement climatique (charges nouvelles ou manques à gagner) à environ trois milliards d’euros par an. La mission a concentré son analyse sur les leviers d’adaptation jugés majeurs. Parmi ceux-ci, les outils de l’agroécologie, l’amélioration génétique des espèces animales et végétales ainsi que le volet recherche-expérimentation-formation trouvent, d’après la mission, l’essentiel de leur financement dans les politiques actuelles : les outils PIA 4 ou « France 2030 » pour cofinancer les investissements, et les fonds CASDAR pour la R&D et la formation. En revanche, le système assurantiel (avec des restes à charge qui augmentent, liés à des fréquences plus rapprochées des sinistres et des intensités plus fortes des aléas climatiques), la sécurisation de l’eau (avec des investissements d’équipements nouveaux visant une irrigation résiliente, et des coûts supplémentaires de fonctionnement), et la massification du conseil stratégique d’exploitation agricole vont générer des surcoûts importants pour l’agriculteur et pour les finances publiques par rapport aux financements actuels. Cet important surcoût ne manquera pas d'affecter le modèle économique de la ferme France.

(*) L’intégralité du rapport est à télécharger gratuitement sur https://agriculture.gouv.fr/evaluation-du-cout-du-changement-climatique-pour-les-filieres-agricoles-et-alimentaires.